Sinto Pap, c'est un ancien rappeur-chanteur devenu exclusivement chanteur, la nouvelle signature urbaine du label de Passi chez Warner. Curieuse de découvrir ce talent incontestablement "radiogénique" qui n'est pas sans rappeler un certain Maître Gim's, je suis allée le rencontrer chez Warner en début de semaine. Voici tout ce que l'on s'est dit !
Bonjour Sinto Pap, d'où vient ce nom ? Et a-t'il une signification ?Sinto, c'est mon oncle qui avait un ami italien et qui m'a donné ce surnom en hommage à lui et Pap c'est parce que dans mon quartier on m'appelle comme ça par rapport à mes amis sénégalais.
Comment définirais-tu ta musique ?Elle est relativement urbaine, on me définit un peu comme un touche à tout. J'utilise toutes les infuences, ça va de la pop au hip hop et de la soul à l'afro de par mes origines !
Vous avez un grain de voix particulier, un peu cassé, quand et comment vous êtes vous découvert cette voix ?Souvent les gens ont l'impression que je force mais non c'est quelque chose que j'ai naturellement. Je ne l'ai pas vraiment travaillée, mais si ça me permet de me différencier, disons que du coup je la mets en valeur ! Moi j'ai commencé par le rap, mais à chaque fois ce qui me venait c'était des refrains chantés. Par rapport à ma maman qui était chanteuse dans une église, c'était évident pour moi de chanter, surtout dans les refrains, pour enlever le côté monotone des chansons on va dire, et puis ça a pris le dessus au fur et à mesure !
Vous faisiez partie d'un groupe, Ghetto Brut Collabo, quel était votre rôle ?Oui je faisais partie du groupe avec des amis qui étaient du même quartier que moi. C'était du rap assez mélodieux, avec des thèmes positifs et beaucoup de chant. Je chantais et je rappais. Et quand j'ai décidé de me lancer en solo en 2014, je me suis dit que c'était quand je chantais que je touchais le plus les gens et que je me sentais le plus proche d'eux donc j'ai décidé d'arrêter le rap complètement.
Quel a été votre parcours depuis ?J'ai un peu mis la musique de coté entre 2013 et 2014. En 2014, un ami d'enfance, Alpha, qui vient du même quartier que moi, est venu me chercher en me disant qu'il y avait quelque chose à faire. Il m'a dit "relance-toi en solo", avec Fifth qui a fait l'instru de mon premier titre Besoin d'air. On a commencé à travailler une image, une direction artistique, travailler une éthique au niveau des messages et de la personnalité et de la manière de chanter.
Quelle est cette éthique ?Aujourd'hui la musique va vite, et nous on a toujours voulu actualiser notre musique tout en restant nous-mêmes et en défendant nos valeurs et nos principes. On fait attention ! Les messages qu'on communique sont importants. J'ai jamais fait un morceau pour faire un morceau, jamais fait un morceau qui ne me ressemble pas. Il faut que ça corresponde à mon état d'esprit et ma manière d'être.
J'ai vu que vous aviez entamé des études de droit, c'était dans quel but ?Dans ma famille les études sont importantes. Mon père a un doctorat, donc je faisais mes études comme quelqu'un qui a de l'ambition ! Et après, j'ai vu que ce n'était pas trop mon truc sur le long terme donc j'ai fait d'autres formations comme le secrétariat juridique. Mais après la musique m'a rappelé, j'ai accepté ! J'ai vu que c'était vraiment ce que je voulais faire et que j'aimais. C'est un très beau métier, donc je me suis lancé sans hésiter.
Comment s'est passée la signature avec In Fact ?In fact c'est la division urbaine de Warner Music, cela s'est fait par le bouche à oreille. J'ai envoyé mes trois petites maquettes et ça a mordu, et tout est allé très vite. C'était en septembre 2016 et en novembre j'ai signé. Le feeling a été direct !
Vous avez vécu au Gabon, qu'est ce que cela a apporté à votre musique ?Je suis français et mes parents sont gabonais. À la fin de leurs études, je suis allé vivre au Gabon pendant 6 ans, et je suis revenu quand j'étais pré-ado. Ça m'apporte beaucoup au niveau musical, au niveau des sonorités.
Le Premier titre s'appelle Besoin d'air, que peux-tu nous dire sur ce titre ?C'est un titre instinctif, je l'ai vraiment écrit par rapport au karma que j'avais à ce moment-là. J'avais besoin de changer d'air, j'avais envie de partir. Donc c'est vraiment un morceau que j'ai écrit assez vite ! Quand Fifth a ramené l'instru, ça m'a inspiré ces paroles. En une heure, c'était bouclé !
Y a-t-il un album en préparation ? Et à quoi doit-on s'attendre ?C'est la suite logique, on a travaillé beaucoup de titres, on en est à une quinzaine donc on va sélectionner. En 2017, on devrait donc enchaîner sur un album !
Vous vous voyez où idéalement dans 10 ans ?Par rapport à la musique que je fais, je pense que c'est quelque chose que je peux continuer à faire à 50 piges sans pression ! Car c'est une musique populaire, je peux assumer ça plus tard, je peux le défendre longtemps et puis je n'ai pas de barrière. Je voudrais continuer à partager des good vibes avec les gens. Comme les gens qui me disent que Besoin d'air correspond à leur état d'esprit actuel, c'est très beau pour un artiste d'avoir des commentaires de ce type.
C'est bientôt votre anniversaire, le 12 mars, comment comptez-vous le fêter ? Un concert ?(RIRES) vous êtes bien renseignée ! Non pas de concert, mais je serai avec mes proches, avec mon manager, avec Fifth etc. On va faire un truc tranquille, car on est plusieurs à être nés au mois de mars et il y aura donc beaucoup de poissons (rires) ! On va faire un truc familial. Le concert, c'est prévu au club La Plage à Bordeaux le 24 avril avec plus de 70 artistes pour le festinight.