Des chercheurs ont découvert que la naine blanche SDSS 1557 avait en réalité un petit compagnon. C’est donc une étoile double. Autre surprise : plusieurs indices suggèrent qu’une ou des planètes rocheuses sont en train de s’y former. Des planètes comme Tatooine pourraient donc exister !
Existe-t-il dans la galaxie, des planètes où il serait possible d’assister à des couchers de deux soleils ? La réponse est oui. La découverte de la première exoplanète en orbite autour d’une étoile double avait beaucoup surpris les astronomes, il y a une dizaine d’années. En effet, comment cela se passe-t-il pour ces mondes qui sont tiraillés par les forces gravitationnelles de leurs deux étoiles ? À quoi ressemblent-ils ? Jusqu’à présent, les planètes découvertes dans ces environnements sont des géantes gazeuses (peut-être entourée de lunes). Jamais encore de rocheuses…
Une équipe de chercheurs vient de signer dans la revue Nature Astronomy un article sur leurs observations de possible(s) planète(s) tellurique(s) en gestation dans un système binaire situé à 1.000 années-lumière de la Terre. En d’autres termes, la célèbre Tatooine, imaginée il y a 40 ans par George Lucas dans la saga Star Wars, peut exister ailleurs que dans la science-fiction…
Certes, pas encore dans le système SDSS 1557 qu’ils ont étudié mais il est permis en tout cas de penser qu’ailleurs — rappelons que plus de la moitié des étoiles de la Voie lactée sont doubles —, des planètes (ou des lunes) autour de deux soleils puissent être habitables…
Beaucoup de poussières autour de SDSS 1557
Le professeur Jay Farihi, de l’University College London, et son équipe racontent qu’il ne s’attendait pas à faire cette découverte. Au départ, ils pensaient observer une naine blanche voilée par des nuages de poussière comme ils en connaissent des milliers d’autres. Puis, petit à petit, ils se sont aperçus que l’astre, cœur ardent d’un ancien soleil, avait un compagnon, froid et plus pâle : une naine brune. Elle se cachait bien, raconte Steven Parsons, de l’université de Valparaiso et université de Sheffield, « jusqu’à ce qu’on regarde avec le bon instrument ». Et là, sa présence s’est trahie par le « subtil » effet gravitationnel sur sa voisine.
Pour leurs recherches, les astronomes ont chaussé comme « lunettes » deux grands télescopes basés au Chili : Gemini South et le VLT, tous deux équipés d’instruments qui permettent de disséquer la lumière des astres observés. Pour le système binaire SDSS 1557, ils ont ainsi pu identifier divers matériaux qui les entourent. Et pour une fois, surprise, ça ne ressemblait pas à des poussières glacées riches en carbone mais, et c’est inédit dans ces circonstances, à des restes d’astéroïdes riches en métaux, notamment en magnésium et en silices.