En hausse :
Alejandro Valverde : Incontestablement, c'est le favori qui a le plus impressionné ce mois-ci. En remportant le Dauphiné Libéré et en ayant maitrisé l'épreuve de bout en bout (deux victoires d'étapes en plus du classement final), Valverde s'impose comme un des favoris du Tour de France, au même titre qu'Evans pour certains.
Il a prouvé qu'il a plus d'expérience, qu'il sait (et surtout son équipe) gérer un maillot jaune, qu'il n'est enfin plus un piètre rouleur (même s'il n'a probablement pas le niveau d'un Evans) et qu'il se défend plus que bien en montagne (voir Bilan du Dauphiné).
Du coup, sa domination lors du Dauphiné entraine une interrogation : tiendra-t-il cette excellent forme jusqu'au Tour et surtout pendant tout le Tour, lui qui on s'en souvient avait craqué l'an passé lors de la 3e semaine ? S'il n'y a pour moi pas d'inquiétudes à avoir (lire l'article), ce n'est pas l'avis de tout le monde...
Cadel Evans : Il l'a fait ! En attaquant le leader du Dauphiné, Alejandro Valverde, durant l'étape reine de l'épreuve française, Evans a prouvé à ses détracteurs qu'il ne fallait pas le cantonner à un rôle de "suiveur", étiquette qui lui collait à la peau depuis le dernier Tour. Même si l'australien n'aura finalement pas réussi son coup (il fut rattrapé par le groupe de Valverde peu avant l'arrivée), il conserve sa place (fictive) de favori n°1 au Tour, même si Valverde l'a (presque) rejoint. Second du Dauphiné (à seulement 39" d'Alejandro Valverde), il a également rassuré ses supporters, après un problème de genou survenu avant le Dauphiné qui ne l'aura tout compte fait pas beaucoup gêné, si ce n'est que l'australien n'aura pas pu reconnaitre certains cols du Tour.
Il semble lui aussi en forme assez tôt, mais sa seconde place au Tour 2007 a prouvé qu'il savait tenir les 3 semaines intensives du Tour sans problèmes.
Kim Kirchen : L'outsider en puissance, c'est lui ! Victorieux sur le Tour de Suisse, il porta même le maillot de leader deux jours. Seule déception : il a raté son chrono et ne termine au final qu'à la 7e place du classement général. Il aurait donc pu faire bien mieux, mais il a néanmoins prouvé qu'il faudrait compter sur lui sur le Tour, où il se présentera en tant qu'outsider et visera (au mieux) un top 5.
Constants :
Haimar Zubeldia : Il ne faudra pas sous-estimer sur le coureur d'Euskatel lors du Tour : 5e l'an passé, il a montré lors du Dauphiné (5e au final) qu'il sera encore présent sur le prochain Tour, même si la victoire finale et même le podium paraissent hors de portée. A noter que son coéquipier Astarloza est lui aussi en forme (7e du Dauphiné).
Damiano Cunego : L'italien n'était présent sur ce Tour de Suisse que pour se tester sur le chrono, qu'il disputa "à bloc" et qu'il termina à une honorable 4e place -place à laquelle il terminera d'ailleurs l'épreuve. Sinon, il ne se sera pas vraiment battu pour la victoire et a apparu juste lors de certains ascensions ; il affirme cependant qu'il est loin de sa meilleure forme. D'après son directeur sportif, il ne devrait arriver au top qu'à partir de la deuxième semaine du Tour, et non dès le départ.
Andy Schleck : Tout comme Cunego, il ne s'est pas beaucoup dévoilé en Suisse. Sans en avoir trop fait, il termine 6e au final. Lors des étapes décisives, il était toujours près des meilleurs, mais son objectif n'étant que d'accumuler les kilomètres et de se préparer à la Grande Boucle, il n'a jamais cherché réellement la victoire.
Carlos Sastre : L'espagnol avait choisi le Dauphiné comme préparation ; préparation, c'est le moins que l'on puisse dire de sa course. On n'a en effet pratiquement pas vu Sastre de l'épreuve, alors que Valverde et Evans bataillaient eux en tête pour la victoire. Au final, une place très moyenne (20e à plus de 12 minutes de Valverde !), mais du côté de la CSC, aucunes inquiétudes : cela faisait parti de sa prépa ! Si c'est Bjarne Riis qui le dit, alors...
Denis Menchov : Depuis sa 5e place au Giro, il s'est fait discret. Pour mieux réapparaitre en Juillet ?
En baisse :
Frank Schleck : Et soudain, ce fut la chute. Une gamelle très spectaculaire, qui expulsa le luxembourgeois de son vélo et le projeta par-dessus la rembarde contre lequel il s'était cogné. Plus de peur que de mal au final, mais l'ainé des frères Schleck choisi de ne pas terminer le Tour de Suisse, pour "ne pas prendre de risques", alors qu'il avait impressionné lors des premières étapes.
Il affirme ne pas être inquiet pour le Tour mais avoue quand même qu'il a encore mal. Toute la question est donc de savoir s'il sera rétablit pour le Tour ; si c'est le cas, il devrait faire mal, à condition (encore une) que ses blessures ne l'ai pas gêné dans son entrainement post-Tour de Suisse...ce qui n'est pas gagné !
Stijn Devolder : Certains le voyaient déjà faire un top 5 sur le Tour de France, mais il semblerait qu'il ne soit pas fait pour une épreuve de 3 semaines, et pour surtout le Tour. Il a fait une très bonne première partie de Tour de Suisse mais s'est écroulé lors du contre-la-montre et termine au final 18e. "Ca va remettre tout le monde les pieds sur terre" déclarait-il après sa contre-performance ; le coureur de Quick Step ne compte en effet plus parmis les favoris du Tour, mais y a-t-il vraiment un jour vraiment figuré ?
Thomas Dekker : Si Valverde a été le meilleur favori du mois, Thomas Dekker a quand à lui été le moins performant. Après avoir abandonné sur le Tour de Romandie, il a réitéré sur le Tour de Suisse, juste avant le chrono. 137e du général, il n'était vraiment pas dans le coup et n'a pas voulu continué à mordre la poussière, lui que tout le monde attendait pour juillet. Attendait ? Eh oui : il fut tellement décevant ce mois-ci que les dirigeants de la Rabobank ont décidé de ne pas l'aligner au Tour ! Un coup dur pour le jeune néerlandais, prédestiné à une grande carrière, mais qui n'a encore jamais confirmé les attentes qu'il porte.
CONCLUSION :
On remarque une différence de performances entre les prétendants au Tour ayant disputé le Dauphiné et ceux ayant choisi le Tour de Suisse. En effet, ceux du Dauphiné se sont montré et étaient là réellement pour tester leur forme -je pense en particulier à Valverde et Evans- tandis que ceux du Tour de Suisse n'étaient là que pour accumuler les bornes en vue du Tour -je pense à Cunego, les frères Schleck, Dekker, etc...
Du coup, Valverde et Evans, qui participaient au Dauphiné, sortent renforcés du Dauphiné et se détachent parmis les favoris à la victoire finale, mais comment savoir où en sont réellement Cunego et les frères Schleck, qui n'ont pas voulu trop en faire sur le Tour de Suisse ? Nous n'aurons pas la réponse avant le Tour, alors rendez-vous en Juillet !