A leur arrivée à l’hôtel, ils avaient déjà un programme bien tracé pour la soirée qui arrivait : se rendre dans le quartier populaire de Yopougon pour manger des plats locaux et découvrir l’art de vivre à l’ivoirienne. Il ne fallait surtout pas « perdre du temps » car les jours à venir risquaient d’être trop chargés et trop éreintants.
En tout cas la Malgache Vony Chery brulait d’envie de découvrir à quoi ressemblait la faune africaine :
« Je désire ardemment me rendre au Zoo d’Abidjan. Pour ma première visite sur le continent je souhaite voir des animaux comme l’éléphant et le lion ».
- Chez toi à Madagascar il n’en existe pas ? interrogea Patrice
- L’unique espèce emblématique de notre faune est le lémurien
Le Lushois remarqua que Patrice Koffi cherchait à savoir à quoi correspond vraiment un lémurien. Mais il était temps de sortir…
C’est ainsi qu’ils quittèrent l’hôtel aux alentours de 16 heures, heure d’Abidjan.
- Il nous faut un taxi pour nous rendre à Yopougon, dit Patrice
- Justement voici un taxi
- Oui, mais ce n’est pas ce taxi là qu’on doit prendre. Là tu as affaire à un wôrô-wôrô*. Il ne peut effectuer les courses intercommunales.
Voilà une bien belle découverte pour un Lushois qui vient du pays où tout type de moyen de transport a le droit de se rendre n’importe où.
« Je sens que je vais m’éclater dans cette ville », songea-t-il.
Un trajet en voiture plus tard, ils atteignirent la très populaire Yopougon. Le temps de saisir la différence en termes de style architectural entre Cocody d’où ils venaient et la plus grande commune d’Abidjan.
- La culture de cette ville tire ses racines ici, affirma fièrement Patrice. C’est ici que sont nés certaines des plus grandes stars du coupé-décalé par exemple.
- Whaou ! s’exclama le Lushois, visiblement excité de savoir qu’il se trouvait sur un haut-lieu de l’histoire d’un genre musical qu’il avait appris à apprécier.
(*) : genre de taxi communal