Le Cosi de Keersmaeker à peine terminé, c'est à une nouvelle fête des sens qu'invite "Tree of codes" de Wayne Mac Gregor, le chorégraphe britannique à l'affiche de Garnier, un spectacle qui mêle danseurs de l'Opéra de Paris et danseurs de sa propre compagnie. Ainsi de l'étoile Marie-Agnès Gillot si sublime qu'on n'ose plus le mentionner et qui évolue sur la musique néo-techno de Jamie xx avec le naturel d'une raveuse de Burning man. Chaque danseur d'ailleurs a un charisme fou et une personnalité sculpturale pleine de grâce et d'énergie. La scénographie très subtile du danois Olafur Eliasson célèbre pour ses installations monumentales (comme celle de Versailles en octobre dernier) ajoute encore à la schize du regard et à la démultiplication des forces présentes en scène. On ose même comme dans un film de la Nouvelle Vague la vision du hors-champ matérialisée par un coup de projecteur qui entame une poursuite du public.Un outrage bien consenti tant le spectacte est vif, la chorégraphie intelligente. C'est du grand art de la danse qui évoque Forsythe avec une folie en plus ou en moins. Créé en 2015 Tree of codes est présenté comme nouveau spectacle. C'est vrai, c'est nouveau , c'est grand.