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"De plus en plus, les habitants veulent consommer des légumes sains, de bonne qualité, être reconnecté à ce qui nous fait vivre", estime Lucas Courgeon, 28 ans, chargé de communication de l’association "Cultivons nos toits" à Grenoble et diplômé ingénieur-environnement.
L’objectif de cette association? Investir les espaces urbains non utilisés pour y réaliser des cultures potagères naturelles et tendre vers une autonomie alimentaire et énergétique des habitants. "Il existait une réelle demande en terme d’autoproduction alimentaire. Les citoyens sont de plus en plus nombreux à vouloir maîtriser leur alimentation. J'avais personnellement le désir de contrôler ce que je mange, savoir pourquoi je le mange, et à qui je l’achète", assure Lucas.
Grâce aux divers projets d'agriculture urbaine, menés dans l'agglomération grenobloise, l'association propose des légumes frais, naturels et biologiques et surtout une alternative aux produits des grandes surfaces.
La culture potagère sur toit est née d’un constat: l’urbanisation et la croissance démographique éloignent, chaque année un peu plus, les cultures végétales des villes. "En ville, il est très difficile d’avoir des espaces cultivables, l’espace au sol est occupé par les bâtiments", explique Lucas Courgeon. "À Grenoble, il y a autant de toits plats que d’espaces de maraîchages en pleine terre sur un rayon de 10 kilomètres. Le potentiel de culture sur toit à Grenoble est donc énorme. Il est nécessaire d’investir ces espaces en hauteur pour amener la nature en ville", affirme-t-il.
Et la hauteur améliore la qualité des aliments cultivés. En effet, sur un toit, l’air est davantage ventilé: "On trouve beaucoup moins de particules fines qu’au sol. De plus, les métaux lourds ont tendance à rester au sol", explique Lucas, en se référant à une étude scientifique réalisée par l’AgroParisTech.
À terme, l’association souhaite développer massivement la culture sur toit et que les habitants d'une même résidence aient leur propre potager, sur le toit de leur immeuble. Au-delà de sa dimension éthique et écologique, "Cultivons nos toits" est aussi vecteur de lien social: "La gestion d’un espace commun rassemble les habitants et favorise l’entraide. Chacun peut y apporter ses propres compétences pour améliorer la production. Ensemble, ils s’émancipent collectivement de la grande distribution", assure le bénévole.
La mairie de Grenoble a mis à disposition le toit plat d'un centre culturel (La Casemate) pour y réaliser des cultures. Actuellement en chantier, la surface de culture avoisinera les 300 m². L'association affiche des objectifs ambitieux: une tonne de production est attendue pour la saison prochaine.
"La permaculture, ce n’est pas que du jardinage, c’est une philosophie holistique, une révision de notre rapport à la Terre et à l’alimentation. Il s’agit d’être plus humble, et retrouver notre juste place par rapport à la nature", affirmait Vincent Vanel, le fondateur de Greenation, le 1er février 2017 à l’Institut de Géographie Alpine de Grenoble.
L'association "Cultivons nos toits" met également en place des systèmes d'agriculture hors-sol et des bacs de culture, inspirés des méthodes de la permaculture, un concept à la fois philosophique et pratique. Elle repose sur une conception respectueuse de la Terre en reproduisant les écosystèmes et schémas naturels. L'objectif? développer une agriculture soutenable, en totale harmonie avec l'environnement, tout en maximisant l'efficacité de la production (minimiser le travail, les énergies et maximiser la production et la soutenabilité). À Grenoble, des jardins alliant modules de culture hors-sol, systèmes d'aquaponie et de compostage, fleurissent de part et d'autre de la ville.