Polar avait réussi à bien se positionner sur le marché des montres GPS running avec une M400 vraiment pas chère au regard des fonctionnalités offertes. Deux ans plus tard, la firme finlandaise s'est servi du même raisonnement pour concevoir la M200 et suivre l'évolution naturelle de la demande vers les montres cardio GPS sans ceinture.
Voilà la promesse : GPS + cardio optique + tracker d'activité + suivi sommeil + smart notifications pour moins de 150€.
Sur le papier, l'offre est alléchante. D'autant que Polar ne fait aucun bridage logiciel (à la différence de Garmin). C'est-à-dire que la M200 peut manier de nombreux profils sportifs, a un altimètre qui affiche le dénivelé et pas seulement l'altitude.
Mais vous allez voir dans ce test que la M200 n'est pas exempte de points noirs...
Présentation de la Polar M200
Dès qu'on l'a dans les mains, la M200 fait vraiment 'cheap'. Le design est basique, les couleurs de bracelet pas très tendance, la boucle n'a franchement pas l'air très solide. Alors bon, ça ne donne pas envie de la porter entre les séances de sport. Pourtant, si vous voulez profiter du tracker d'activité, il faudra bien le faire.
Et l'écran... Quel écran ! On peut quasiment compter les pixels à l'œil nu ! Et c'est encore pire quand on allume le rétro-éclairage. Il s'agit d'un écran rond avec 2 zones : une partie centrale avec une très faible résolution, encadrée par une zone au-dessus et au-dessous (OK, ça fait 3 zones en fait) où se trouvent des icônes (cardio, GPS, batterie, Bluetooth, etc). Bon ben voilà, on vient de découvrir un des choix qui ont permis à Polar de sortir cette montre 50€ moins chère que la concurrente de chez Garmin (la Forerunner 35).
Sur l'écran, on peut configurer jusqu'à 4 pages de 1 à 2 données. Ce n'est pas énorme, mais c'est dans la norme de ce qu'on trouve sur les montres de sport d'entrée de gamme. On ne peut pas faire ces configurations depuis la montre, il faudra passer par Polar Flow et une synchro.
Le boitier se désolidarise du bracelet, un peu à la façon des montres cardio GPS de TomTom, et dévoile une petite prise USB qui dépasse. Mais il y a quand même une petite différence : chez TomTom, on peut insérer le chargeur sans sortir le boitier du bracelet, pas sur la M200. En fait, le bout du chargeur est constitué d'une prise USB femelle, mais le connecteur est trop épais pour être glissé entre le bracelet et le boitier. Au début, ça m'a franchement gonflé de devoir retirer le boitier à chaque fois que je voulais la recharger. Finalement, j'y ai trouvé un avantage. On peut recharger la M200 sans câble ! C'est pas top ça ? On peut la recharger et la synchroniser en glissant directement le boitier sur la prise USB de l'ordinateur.
Il ne faut pas s'attendre à des capacités de dingue de la batterie, mais plutôt 6h d'autonomie en enregistrement GPS. Autre point gênant, lorsqu'on la recharge, le niveau de recharge ne s'affiche sur l'écran que lorsqu'il atteint 100%. Avant d'être complètement rechargée, si jamais vous devez partir précipitamment, vous ne savez pas si vous en êtes à 70% ou 95%.
On trouve 1 bouton de chaque côté de l'écran, qui sont complètement recouverts par le silicone du bracelet. Les fonctions sont simples, celui de gauche sert de 'retour', celui de droite sert à faire défiler les menus (appui court) et à valider (appui long).
J'ai mis un moment à m'habituer à cette interface. J'ai même pesté plus d'une fois. Je vous explique. Pour lancer une activité, par exemple, on commence par un appui long sur le bouton (qui n'a pas suivi ?) de droite. Il faut ensuite enchainer les appuis courts pour faire défiler les profils sportifs jusqu'à celui... A mince, je viens de le rater. Bon ben on refait le tour. Ensuite il faut attendre quelques secondes que la M200 capte le signal GPS et le cardio. Pour finir, un appui court sur le bouton de droite et... merde, un appui court, ça fait passer au profil suivant. On refait donc tout le tour des profils, on attend de nouveau le signal GPS et cardio et cette fois, on pense bien à faire un appui LONG.
Au dos du boitier se trouve le capteur cardio optique. A ma grande surprise, il ne s'agit pas du même capteur que sur la M600 (vous savez, celui qui est entouré de 6 LED). Celui-ci ressemble plus à celui du A360, mais intégré dans une résine différente. Notez que si besoin, il est possible de coupler une ceinture cardio Bluetooth en lieu et place du capteur cardio optique. Et si vous avez un autre appareil Bluetooth, vous pourrez utiliser la M200 comme simple capteur cardio optique et faire du broadcasting pour transmettre la fréquence cardiaque. Dans Polar Flow, vous pourrez choisir d'afficher le cardio en nombre de battements par minute ou en pourcentage de la FCmax. Et vous pourrez configurer manuellement les zones cardio. Là encore, on remarque que Polar n'a pas lésiné sur les fonctionnalités, bien que le prix de la M200 la classe dans l'entrée de gamme.
Sur la balance, ses 40g la placent quand même légèrement au-dessus de la Forerunner 35 (37g), mais largement en dessous des différentes versions des TomTom Runner (dans les 50g). C'est donc une petite montre très légère.
Malgré le connecteur USB qui dépasse comme une antenne, Polar annonce que la M200 est étanche, bien que nulle part ne soit donné la valeur exacte de l'étanchéité (genre 5 ATM, 10 ATM). On est donc obligé de les croire sans trop savoir. Mais au moins, on ne devrait pas retrouver les désagréments de micro-port USB rouillé que certains ont subi sur leur M400 (systématiquement remplacée par le SAV Polar, il faut le signaler).
Une liaison Bluetooth permet de connecter la M200 à un smartphone. Ca permet de faire des synchronisations (et transférer les données sans fil) et recevoir les smart notifications (on en reparle dans le chapitre dédié). Les alertes se font par vibrations.
Champs de données
- Chrono : durée, durée du tour, heure
- Distance, distance tour
- Vitesse, vitesse moy, vitesse max, vitesse tour, vitesse moy tour, vitesse max tour
- Allure, allure moy, allure max, allure tour, allure moy tour, allure max tour
- FC, FC moy, FC max, FC moy tour, FC max tour
- Altitude, dénivelé +, dénivelé -, dénivelé + tour, dénivelé - tour
- Calories
Course à pied
Dans le menu, on accède aux entrainements, puis au profil qui nous intéresse en faisant tourner le curseur sur une roue autour de l'écran. Là, il faut attendre que la montre capte le signal GPS et le cardio. J'ai trouvé le GPS fix (le temps nécessaire pour accrocher le signal GPS) plus long que ce à quoi j'ai été habitué ces 2 dernières années. Les éphémérides des satellites sont bien téléchargées dans la montre à chaque synchronisation, mais là où il faut habituellement attendre 3, 4, 5 secondes, j'ai plusieurs fois dû attendre plus de 10 secondes (beaucoup plus de 10 secondes...). Pas dramatique, mais ça se remarque quand même, surtout en hiver. Pour le cardio, il faut compter 9-10 secondes, ce qui est dans la norme.
Pendant l'enregistrement, les boutons servent soit à faire défiler les écrans (droite, appui court), soit à marquer un tour manuel (droite, appui long), soit à mettre en pause (gauche, appui court), soit à arrêter l'enregistrement (gauche, appui long). En plus des tours manuels, on peut configurer des tours automatiques via Polar Flow.
En plus des écrans de données personnalisés, on a la possibilité d'ajouter 2 écrans via Polar Flow :
- L'écran record du monde : donne le retard (ou éventuellement l'avance) sur l'allure du record du monde du marathon. Gadget, je ne vois pas à quoi ça peut servir, si ce n'est à pimenter une sortie histoire d'essayer une fois.
- L'écran test Cooper : voilà un écran plus utile. Cet écran indique quel résultat vous obtiendriez à un test Cooper en maintenant l'allure actuelle pendant 12 minutes. Comme je réalise 1 test Cooper chaque année, j'ai une bonne idée du déroulement de ce test. Et il existe des tables d'équivalence test Cooper - VMA. Je trouve ça intéressant, ça peut permettre à n'importe qui (débutant ou pas) de s'autoévaluer.
Pendant une activité, le rétroéclairage s'allume automatiquement lorsque vous relevez le poignet pour regarder l'écran. C'est surtout utile l'hiver lorsqu'on court le matin ou le soir. Mais ce qui est étonnant, c'est que ce réglage n'est pas disponible en utilisation montre normale. En dehors d'un enregistrement, il faut appuyer sur un bouton pour allumer l'écran.
Dans le menu de la montre, on peut accéder aux statistiques des dernières séances dans l'historique. Mais pour plus d'analyse (avec des courbes, la carte de l'itinéraire, etc), il faudra basculer sur Polar Flow, soit sur le web, soit sur l'application pour smartphones.
Après une séance, on pourra trouver sur Polar Flow le Running Index (évaluation chiffrée de l'intensité de la séance, basée sur la courbe du rythme cardiaque) et le Training Benefit (indication sur l'utilité de votre séance d'entrainement. Encore une fois, de bons indicateurs pour un sportif débutant pour bien doser son programme d'entrainement.
Une fonctionnalité très intéressante, vu le profil de sportifs auquel s'adresse la M200, c'est le programme d'entrainements de Polar. Il s'agit d'un outil pour créer un plan d'entrainement personnalisé pour des courses de 5km, 10km, semi et marathon. Entrez la date de votre course, la date à laquelle vous allez commencer le programme, répondez à quelques questions sur votre niveau d'activité physique (intensité, durée, nombre de sorties par semaine) et Polar Flow vous crée un programme avec toutes les séances nécessaires, avec des séances de foncier et même du fractionné. C'est très intéressant pour ceux qui visent une première course officielle.
Sinon, si vous savez faire, vous pouvez aussi programmer vos propres séances d'entrainement et les transférer à la montre. Ca devient vite le bazar, puisque chaque séance s'ajoute dans le même menu que tous les profils d'activité. Donc on a un méli-mélo de profils sportifs et de séances d'entrainement mélangés. Il y a intérêt à être rigoureux dans le nommage des séances d'entrainement.
Autres sports
La M200 est livrée avec quelques profils sportifs par défaut. Mais vous pouvez en ajouter à votre convenance par une simple synchronisation, après avoir fait une sélection parmi les 80 (de mémoire) profils proposés sur Polar Flow. C'est impressionnant pour une montre d'entrée de gamme, non ? Quelques un au hasard : ski de randonnée, natation, trail, VTT, stand up paddle, randonnée. Je suis allé jusqu'à 15 profils transférés sur la montre, mais il n'est pas impossible qu'on puisse en mettre plus. C'est super pour le prix, ça change des 4-5 profils que laisse Garmin sur ses montres GPS running. Ca permet donc de bien séparer vos activités et d'utiliser la M200 pour un peu toutes vos activités.
Pour chaque profil, il est possible de configurer jusqu'à 4 écrans de données. La seule limite, c'est qu'il n'y a aucune donnée spécifique pour des profils spécifiques. Par exemple, pas de nombre de longueur de piscine ou nombre de mouvements de bras pour le mode natation. Il faudra faire avec les données que j'ai listées dans le paragraphe champs de données. En revanche, on peut choisir d'activer ou désactiver le GPS pour chaque profil.
Précision GPS et cardio
La précision GPS de la M200 ne m'a vraiment pas impressionné. En terrain ouvert, la trace est parfaite.
Mais la trace fait régulièrement des écarts sans vraiment que j'ai pu comprendre pourquoi. Parfois le terrain ne semble vraiment pas difficile et la trace part vadrouiller sur le côté. Note : sur la trace suivante, ne tenez pas compte de la distance totale mesurée par la M200. Elle s'est mise en pause sans que j'y fasse attention (c'est le problème quand on porte 2 montres à chaque poignet et qu'il suffit d'un mouvement de poignet pour que la seconde montre appuie sur le bouton pause de la M200). Sur cette sortie en VTT, rien à redire dans la ligne droite, par contre toute la partie constituée par un petit single en forêt est à côté de la plaque. Au final, l'erreur sur la distance est très faible comparativement aux 3 autres montres GPS que je portais ce jour-là. Mais bon, c'est toujours énervant d'avoir une trace dégueulasse. Si l'erreur globale est faible, c'est que la majeure partie du temps, le suivi est bon. Il n'y a qu'à voir cette trace sinueuse aller/retour en forêt pour voir que les 2 traces se superposent presque parfaitement. Autre souci, parfois, la puce GPS n'accroche visiblement pas le signal d'un nombre suffisant de satellites au démarrage. La première fois, je me suis dit que j'avais dû lancer l'enregistrement par inadvertance, sans attendre le signal GPS fixe à l'écran. Et puis il y a eu la deuxième fois... Toutes les traces devraient partir et arriver du/au parking dans cette carrière en bas à droite. Sauf que celle de la M200 part d'en haut à droite, genre 100m plus au nord. Elle met ensuite plusieurs centaines de mètres pour retrouver le bon chemin. J'avais un peu d'appréhension quant à la fiabilité du capteur cardio optique, qui n'est pas le dernier capteur conçu par Polar avec 6 LED qui équipe la M600. Il est conforme à ce qu'on peut attendre d'un capteur cardio optique. Pas meilleur qu'un autre, donnant de bons résultats en endurance.Par exemple, voici un tracé typique pour une sortie par temps froid. Le capteur met 7-8 minutes à accrocher la fréquence cardiaque, puis fait un suivi presque équivalent à une ceinture cardio.
Sur une autre sortie, en trail cette fois, c'est 4 minutes qu'il lui a fallu pour accrocher la valeur réelle de fréquence cardiaque. C'est dommage, car le capteur arrive assez bien à suivre des variations d'intensité, y compris au-dessus de 180bmp. Bon comme d'habitude, il faut privilégier des séances d'endurance pour l'utilisation d'un cardio optique. Cela dit, celui de la M200 n'est vraiment pas formidable par temps froid et sur ces mêmes sorties, j'ai eu de meilleurs résultats avec celui de la Forerunner 735XT.La bonne surprise, c'est la qualité de l'altimètre GPS, qui n'est pas du tout aux fraises, même sur des terrains montagneux.
Tracker d'activité
Entre 2 entrainements, la M200 fait du suivi d'activité quotidienne. Assez classique désormais sur toutes les montres de sport récentes. Mais contrairement à certaines, elle n'enregistre pas la fréquence cardiaque en continu. Il est simplement possible de faire une lecture ponctuelle en allant dans le menu 'ma FC', moyennant 4 appuis courts et 1 appui long sur le bouton de droite... Mais la valeur ainsi mesurée ne sera pas enregistrée.
Sur l'écran de l'heure, les petits points sur le pourtour du cadran indiquent votre progression vers l'objectif quotidien. En allant plus profond dans les menus, on peut voir le pourcentage exact et ce qu'il faudrait faire pour l'atteindre (temps debout, temps de marche ou temps de jogging). Un clic de plus et on visualise le nombre de pas de la journée.
Une alerte d'inactivité se déclenche au bout d'une heure sans activité. Dans le menu de suivi d'activité, il y a aussi un décompte du nombre de mention(s) d'inactivité de la journée en cours.
Et puis il y a aussi le suivi du sommeil. Mais difficile de vous dire si c'est fiable. Je peux juste dire que les heures de coucher et lever sont correctes.
Pour cette partie, Polar Flow a l'interface la plus claire, avec une roue de 24h affichant des rayons de différents couleurs en fonction du niveau d'activité. Perso, c'est celle que je préfère, facile à utiliser, on n'est pas noyé dans les statistiques et on embrasse tout d'un coup d'œil.
Smart notifications
Bon, l'écran n'étant vraiment pas terrible, il ne fallait pas s'attendre à grand-chose avec les smart notifications. Il n'y a que quelques mots qui s'affichent à l'écran et aucune possibilité pour faire défiler le texte. C'est donc des fois parfaitement illisible. En gros, ça ne sert guère plus qu'à être prévenu d'une notification, mais on ne peut parfois rien faire avec.
Dans les réglages, sur la montre, on peut activer un mode avion et activer/désactiver les notifications. De plus, on ne peut pas configurer les applications dont on veut bloquer les notifications. Heureusement, elles sont toutes désactivées pendant une activité sportive.
Enfin, la M200 a parfois du mal à se reconnecter au smartphone après une déconnexion. Il faut alors relancer Polar Flow et refaire un couplage.
Conclusion
Si vous arrivez à faire abstraction de son horrible écran, la M200 a quand même pas mal de fonctionnalités à offrir : nombreux profils sportifs, cardio optique, altimètre, des programmes d'entrainement. Pour le prix, c'est très intéressant. On pourra quand même regretter que toutes les fonctionnalités de la M400 ne se retrouvent pas sur la M200 (comme les pauses automatiques ou le retour vers le départ).
Ce n'est pas exactement la montre cardio GPS sans ceinture la moins chère du marché. Il y a la TomTom Runner Cardio que l'on trouve maintenant à 134€. Mais il s'agit d'une montre sortie en 2014, sans tracker d'activité, sans notifications et avec moins de profils sportifs. C'est dire qu'avec une étiquette affichant 150€, la Polar M200 se place très bien sur le segment des montres GPS pour débutants.
Après, pour 50€ de plus, la Forerunner 35 offre quand même largement plus de fonctionnalités et de paramétrage. Mais avec son altimètre et ses nombreux profils sportifs, la M200 peut se défendre.
Finalement, le plus réussi, c'est peut-être l'écosystème Polar Flow (web et app) qui offre beaucoup de possibilités à cette M200.
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J'espère que vous avez trouvé cet article utile. Je suis un sportif comme vous qui cherche à avoir le plus de détails possibles avant d'acheter un nouveau matériel de sport. Je passe généralement plusieurs heures pour faire ces tests, c'est pas mal de boulot.
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