Les chercheurs de l'Université de Cambridge et de l'Université Akdeniz (Turquie) ont mené cette étude expérimentale en laboratoire, pour tenter de mimer les interactions cellulaires et moléculaires en cause dans le développement d'un embryon, en combinant des cellules souches embryonnaires précoces avec les cellules qui forment le placenta, le tout sur la base d'un échafaudage 3D. L'objectif était d'essayer de développer un embryon artificiel. Cet échafaudage à base de gel devait permettre le développement en 3 D de l'embryon " précoce " . Concrètement, les scientifiques ont travaillé à partir de cellules souches embryonnaires de souris et des cellules souches trophoblastes, les cellules qui interviennent dans le développement naturel en grossesse normale, les ont combinées sur cet échafaudage à base de gel pour les induire à se développer ensemble. Ils constatent, au fur et à mesure que les cellules se multiplient, que
-des micro-structures se développent dans l'échafaudage 3D. A 7 jours, les cellules souches trophoblastes (précurseurs du placenta) commencent à se combiner aux cellules souches embryonnaires (censées former l'embryon).
-Parmi les structures ainsi constituées, 22% le sont à partir des 2 types de cellules de départ, 61% à partir de cellules souches embryonnaires de souris seulement et 17% à partir de cellules souches trophoblastes seulement.
-Cependant les structures bien constituées des 2 types de cellules (cellules souches embryonnaires et cellules souches trophoblastes) se développent sur la base de l'échafaud 3D en une structure très semblable à celle d'un embryon naturel.
-Les cellules souches embryonnaires se divisent en 2 groupes, un groupe appelé le mésoderme qui va ou peut se développer en cœur, os et muscles et en un autre groupe qui peut " donner " le cerveau, les yeux et la peau.
-Enfin, toujours dans ces structures " bicellulaires " , le timing et l'agencement spatial du développement cellulaire apparaît très similaire au développement naturel d'un embryon de souris.
si ces travaux apportent ainsi une preuve de la capacité des différents types de cellules souches à s'auto-assembler in vitro pour générer des simili embryons dont la morphogenèse, l'architecture et les cellules constituantes ressemblent à des embryons naturels, ils s'arrêtent à un stade très précoce du développement. Cependant, ils apportent un aperçu précieux du développement embryonnaire et des grands processus biologiques qui interviennent jusqu'au moment possible de l'implantation in utero. C'est donc une étape précieuse pour la compréhension des toutes premières étapes de la vie humaine, sans preuve de création possible d'une vie humaine artificielle. Mieux comprendre les toutes premières étapes de la vie humaine : Cependant le défi est bien là, puisque l'équipe prévoit déjà des travaux similaires en utilisant cette fois-ci des cellules humaines. Si autorisation...
2 2017 DOI: 10.1126/science.aal1810 Assembly of embryonic and extra-embryonic stem cells to mimic embryogenesis in vitro