Évagre le Pontique, moine grec du IVe siècle, établit pour la première fois une liste de huit passions néfastes : gourmandise, impureté, avarice, mélancolie, colère, paresse, vaine gloire et orgueil. Un siècle plus tard, l'ermite Jean Cassien, réduisit ce nombre à sept : paresse, orgueil, gourmandise, luxure, avarice, colère et envie. À la fin du VIe siècle, le pape Grégoire Ier le Grand fixa cette liste. Au XIIIe siècle, saint Thomas d'Aquin, qui préférait parler de « vices » précisa la définition de chacun de ces vices, distinguant les péchés poursuivant un bien désordonné, et ceux fuyant un vrai bien, mais considéré comme un mal. Les premiers renvoient aux trois « convoitises » (1 Jn, 2-16) : l'amour démesuré des richesses (l'avarice), l'amour démesuré des plaisirs - ceux du lit (la luxure) et ceux de la table (la gourmandise) -, l'amour démesuré de sa propre excellence (l'orgueil). Les seconds fuient le bien considéré comme un mal. Or, double est ce bien : l'autre et le Tout Autre (Dieu). Je peux m'attrister du bonheur d'autrui (jalousie) et même vouloir sa destruction (colère). Je peux m'attrister du bien spirituel qu'est Dieu (acédie que l'on a faussement traduit plus tard par « paresse »).
***