C'est le point de vue officiel de l'International Agency for Research on Cancer (IARC), l'Agence de l'OMS spécialisée dans l'étude des cancers : l'excès de graisse augmente le risque d'anomalies cellulaires et donc le risque de cancers On sait que des niveaux élevés de graisse corporelle peuvent favoriser une croissance cellulaire anormale et par quel processus*. Cette très large méta-analyse confirme cette relation pour 11 types de cancer. Présentées dans le British Medical Journal, les conclusions nous apportent les preuves solides d'un lien entre le poids corporel et ces cancers, la plupart étant digestifs (comme le cancer de l'intestin) ou hormonaux (comme le cancer du sein).
L'association entre obésité et cancer est bien documentée, on sait que même avec un IMC " normal " , que les cellules cancéreuses " stressées " car surchargées de graisse se développent de manière plus agressive et que la graisse viscérale peut accroître le risque de cancer. Ainsi, toutes les cellules cancéreuses ne sont pas agressives de la même manière. Si la plupart peuvent être neutralisées par la radio ou la chimiothérapie, d'autres y sont résistantes. Parmi les facteurs de résistance possibles, chez ces car parvenant à survivre en milieu hostile, une surcharge en gouttelettes de graisse, qui semble leur conférer une plus grande agressivité et une capacité supérieure à se propager*. décrit dans la revue Cancer Research. Des travaux présentés dans le New England Journal of Medicine documentent ainsi 13 cancers comme associés à l'obésité .
On sait aussi, qu'en revanche, une perte de poids réduit, de manière significative, les niveaux de protéines pro-tumorales.Cet examen de chercheurs de l'Imperial College de Londres, de l'Imperial Healthcare NHS Trust, des Lancashire Teaching Hospitals et de l'Université de Lancaster (UK), de l'Université d'Ioannina (Grèce) et de l'Agence internationale de recherche sur le cancer (France) a couvert 200 résumés d'études soit 95 méta-analyses portant sur le lien entre l'excès de graisse corporelle et un cancer spécifique. Il apporte les preuves d'association avec le surpoids pour les 11 cancers suivants : pancréas, rein, ovaire, voies biliaires, œsophage, côlon et rectum, moelle osseuse (myélome multiple), estomac, cancer du sein et de l'endomètre. Concrètement, les chercheurs ont examiné à partir de ces données d'études l'association entre les niveaux de graisse et le risque de développer ou de mourir d'un cancer à l'un des 28 sites différents. Pour cela, ils ont réparti les participants par " tranche " d'augmentation de 10 cm de tour de taille, d'augmentation de 5kg de poids corporel, ou de 5 points d'IMC (5kg / m2). L'IMC était d'ailleurs la mesure la plus courante de l'embonpoint, utilisée dans 60% des méta-analyses prises en compte. L'analyse montre :
De fortes preuves dans 12 études de l'association entre l'excès de graisse corporelle et le risque de cancer, sur 9 sites en particulier. Ainsi, chaque augmentation de 5 points d'IMC s'avère liée à un risque plus élevé de développer :
-un cancer du côlon chez les hommes,
-un cancer du rectum chez les hommes,
-un cancer de l'œsophage,
-un cancer de l'endomètre, chez les femmes préménopausées,
-et 3 types de cancers du système des voies biliaires.
-Le gain de poids et le rapport taille / hanches s'avère lié au développement du cancer du sein chez les femmes ménopausées qui n'ont jamais reçu de traitement hormonal substitutif (THS) ni eu de cancer de l'endomètre.
Un lien étroit entre l'obésité et le cancer de l'estomac et des ovaires, est également constaté.Les chercheurs confirment ainsi et à nouveau l'association de l'adiposité avec le risque de cancer, et en particulier pour les cancers digestifs. Alors que l'obésité est peut-être le fardeau en santé publique le plus inquiétant, ces données d'association peuvent inciter à mieux cibler les initiatives de prévention sur les groupes à risque plus élevé de cancer.
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