Si l’on se fit exclusivement à l’arithmétique, François Fillon a raison de continuer à y croire. Le petit tableau ci-contre (cliquer dessus) récapitule en effet les scores obtenus au premier tour des élections présidentielles depuis 1965, par les deux candidats qualifiés pour le second. Où il apparaît que:
- On peut se qualifier pour le deuxième tour avec moins de 17 % des suffrages exprimés au premier tour (Le Pen 16,86 % en 2002)
- On peut se qualifier pour le deuxième tour avec moins de 20 % des voix au premier (Chirac 19,94 % en 1988 et 19,88 % en 2002)
- On peut se qualifier pour le deuxième tour et être élu avec moins de 20% des voix au premier (Chirac 19,88 % en 2002)
Or il semble que contre vents et marées Fillon puisse toujours compter sur un matelas d’une vingtaine de points, alors que le nombre de candidats, leur positionnement politique, les alliances floues et la désunion de la gauche, sont de nature à éparpiller les suffrages. Tout risque du coup de se jouer dans un mouchoir de poche.
François Fillon est en outre bien placé pour savoir que les sondages, cinq semaines avant l’échéance, peuvent encore beaucoup changer…
Il a également de bonnes raisons de croire en sa bonne étoile, après avoir gagné les primaires de la manière que l’on sait. Enfin c’est lui qui a toutes les cartes en mains. Je ne vois pas quel argument pourrait le dissuader d’aller au bout. D’autant que plus ses petits camarades le lâchent et plus son interprétation de victime solitaire, seul face à tous et face au système va sonner juste.