Je crois que cette fois, ça y est. "Pour de vrai", comme disent les enfants. Un grand enfant j'en serai un ce samedi. Un enfant qui va réaliser un des projets qu'il avait en tête depuis des années. Depuis que j'ai commencé le triathlon, et ça commence à dater, cet Ironman de Nouvelle- Zélande germait quelque part dans ma tête. Et dans quelques heures, je serai dans les eaux du lac Taupo. Le chemin a été long et tortueux pour me retrouver là, au départ d'une course à l'autre bout du monde. Une fois encore, cette course n'est en aucun cas une source de stress (enfin pas trop) mais l'aboutissement, ou plutôt la récompense du chemin parcouru depuis le 20 mars 2016, jour où j'ai cliqué pour m'inscrire.
Même si je ne me trouve pas stressé (à un point qui, paradoxalement, aurait plutôt tendance à m'inquiéter), le cerveau a néanmoins clairement basculé depuis deux jours et pris conscience de l'échéance. Dans la ville, les vélos (tous plus beaux... et chers) les uns que les autres ont envahi les rues. Mon petit Specialized de location, sans prolongateur, sans gourde profilée, avec des roues très ordinaires et sans le moindre artifice va faire des complexes dans le parc. Tant qu'il roule... et ne crève pas c'est l'essentiel. Au cas où, je pars quand même avec du matos pour parer à trois crevaisons... On ne sait jamais. Je ne suis pas à quelques centaines de grammes en plus.
Même si depuis deux jours j'ai surtout fais du jus, j'ai quand même fait une petite sortie vélo d'une heure pour vérifier le fonctionnement de l'engin... et des gambettes. J'ai roulé sur la boucle du marathon et surprise, c'est loin d'être plat... Une série de petits coups de cul qui vont faire mal, notamment dans le troisième tour quand la fatigue tant physique que mentale sera présente. Pour rester positif, l'avantage c'est que ce ne sera pas monotone... (En mode : toujours voir le positif... même quand il est bien caché). Petite trempette aussi dans le lac pour 1500m cool avec la combi. C'était la première fois que ma Zoot Prophet 2.0 (pour les spécialistes) voyait l'eau puisqu'elle est toute neuve. Cool, ça glisse bien, l'eau est bonne (20° environ) et super claire, ça devrait être sympa. Le dossard a été retiré jeudi. A noter que nous devions avoir au préalable avoir fait valider la "pureté" de notre combinaison pour éviter d'importer dans ses eaux d'éventuelles bactéries qui pourraient être dangereuses pour l'écosystème local, riche de nombreuses espèces endémiques. Soirée "welcome" jeudi soir également avec la traditionnelle "pasta party", la danse maori et les discours des différents officiels et des deux tenants du titre.Enfin, ce vendredi, pendant que vous dormiez en France, préparation de tout le matériel avant d'aller poser le vélo au parc dans l'après-midi. J'avais oublié le nombre de trucs à penser avant un Ironman, tous les stickers à coller sur le casque, le vélo, le dossard, les sacs à laisser pour les deux transitions. Sans rien oublier car une fois le vélo et les sacs déposés, il sera trop tard.
Nous serons dix Français sur les 1250 participants. Mon dossard est le 835. Je préfère les chiffres pairs mais comme 8 et 3 et 5 font 16 ça ira... Départ à 7 heures du matin samedi (19 heures, vendredi pour vous en France). A priori, l'eau devrait être au tour des 19-20° et on nous annonce un peu de pluie sur les deux premières heures de vélo avant un retour du soleil. Un peu de vent aussi pour le vélo. Là encore, on fera avec... Vous avez dans une news ci-dessous mes fourchettes estimées pour chaque discipline pour un temps total compris entre 13h30 et 15h30. Il peut évidemment se passer 1000 choses pendant cette course alors, tel un footballeur qui prend "les matches les uns après les autres", je prendrai les événements, les moments d'euphorie (j'espère qu'il y en aura), les moments de souffrance (ça je suis certain qu'il y en aura)... les uns après les autres.Je finirai cette new news par un très profond remerciement pour tous vos messages sur Facebook. Je ne m'attendais pas à tant. Très sincèrement. Je m'en souviendrai quand le temps paraitra long et les kilomètres interminables. Ils me porteront je l'espère vers cette ligne d'arrivée. Au bout du chemin. Et quoiqu'il arrive, il y aura ensuite d'autres chemins. Et ça, c'est drôlement chouette.