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Le grand quotidien français Le Monde propose depuis début février 2017 à ses lecteurs un moteur de recherche pour vérifier la véracité des informations et des sites les relayant. Ce tout nouvel outil du nom de Décodex fait suite à une initiative du journal prise en 2009 avec "Les décodeurs". Une poignée de journalistes prenaient alors le temps de décortiquer les fausses infos des vraies sur la toile. "Mais nous avions l’impression de vider un océan à la petite cuillère", expliquait alors le journal sur son site internet.
Ainsi est né Décodex, un outil informatique bien plus puissant, qui distingue, dans la mesure du possible, les sites peu scrupuleux en termes d’information. "Nous avons conscience qu’il ne permettra pas de vérifier toutes les informations qui circulent en ligne, mais nous pensons qu’il offrira à chacun les moyens de discerner les plus évidentes d’entre elles", expliquait encore le célèbre quotidien sur son site. Jusqu’ici, nous arrivions pourtant très bien à vivre sans cette vérification permanente. Alors pourquoi y a-t-il cette nouvelle nécessité de vérification?
Et si les frères Kouachi n’étaient pas les terroristes de Charlie Hebdo? Et si le réchauffement planétaire n’était qu’un mensonge inventé par les Chinois pour asseoir un peu plus leur puissance? Et si l’affaire dite du "Pénélope Gate" n’était qu’un complot médiatico-judiciaire?
Comme nous rappelait Le Monde dans son édition du 21 février 2017, les fake news ne datent pas d’hier. Robert Darnton, président des bibliothèques d’Harvard, nous explique ici dans un article que ces "fausses nouvelles" existent depuis bien longtemps: "la fabrication de faits n’est pas quelque chose d’exceptionnel, et, depuis l’Antiquité, l'on retrouve tout au long de l’Histoire l’équivalent des textes et tweets venimeux que l’on observe aujourd’hui". Mais les fake news et autres théories du complot citées ci-dessus, ont néanmoins un point en commun qui les différencient de celles d’antan: elles peuvent maintenant se diffuser beaucoup plus facilement depuis l’arrivée d’un nouveau média indépendant de référence: internet.
L’information du XXIe siècle n’a en effet plus grand chose à voir avec celle du siècle passé. Étonnement, nous vivons dans une époque où une information ne vient plus forcément d’un journaliste ou d’un média. À l’heure où l’ère d’internet semble être proche de son apogée, n’importe quel individu est maintenant en capacité de créer et diffuser une information, peu importe le taux de véracité de celle-ci. Que ce soit par un site internet ou plus simplement par les réseaux sociaux, l’information se propage à une vitesse fulgurante sur la toile. Il devient alors beaucoup plus difficile pour l’internaute, de distinguer l’info de la simple rumeur, tout comme d’en vérifier sa source.
Cette révolution numérique fait ainsi entrer l’information dans une crise profonde. Une crise ou le fait informatif connait une redéfinition identitaire. Il semble donc y avoir pour le journaliste, une véritable nécessité à vérifier l’information, bien que cette activité ne soit pas l’essence même de son métier d’origine.
Dernièrement, un collectif d’ancien journaliste d’iTELE a créé "Explicite". Le principe est simple: des journalistes venus de divers horizons s’allient pour diffuser du contenu informatif uniquement sur les réseaux sociaux ou YouTube. Ils forment alors une nouvelle plateforme de diffusion informative, marchant sur les platebandes de ceux qui font la fausse information. Il s’agit dès lors de faire d’internet et de ces réseaux sociaux une force pour l’information.
En outre, cette mue de l’information, et de la façon dont on la consomme, annonce celle d’une profession tout entière. Devant cette métamorphose, les médias se doivent d’évoluer pour prendre ce virage imposé par la révolution d’internet en prenant en compte les nouvelles attentes des lecteurs vis-à-vis d’eux.
Après un mois de présidence Trump, et face à ses innombrables mensonges, le journal The New York Times, qui lutte pour dénoncer chaque erreur énoncée par le président Donald Trump, a vu son nombre d’abonnés augmenter de 250.000. Le journalisme n'est pas mort.