Les hockeyeurs ont ouvert la voie en mai au Québec. Le talent de la jeune garde rouge réussissait à déjouer les pièges d'un arbitrage à domicile - un euphémisme…- pour battre sur le fil (5-4) les Canadiens en finale des championnats du monde. La glace slave retrouvait ses héros, vingt ans après la K-L-M, ligne d'attaque légendaire associant Kroutov, Larionov et Makarov, qui étaient dans les années 1980 aux patinoires ce que les SS20 étaient à la géostratégie.
En Autriche, pays aux premières loges lors de la Guerre froide, les footballeurs russes semblent décidés à leur emboîter le pas. Les coéquipiers d'Archavine jouent peut-être trop bien pour aller au bout de leurs rêves dans ce championnat d'Europe, n'empêche… Ils resteront quoiqu'il arrive la bonne surprise d'une compétition par ailleurs plutôt terne.
En pratiquant un jeu audacieux, où les talents individuels s'épanouissent au service du collectif, ils redonneraient presque le sourire aux vieux vendeurs de L'Humanité Dimanche, qui ont remisé leurs espoirs de "lendemains qui chantent" quelque part entre l'intégrale des Chanteurs de l'Armée rouge et leurs 33 tours de Jean Ferrat. Tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes pourrait-on dire en reprenant le titre d'un film célèbre. Ça reste à prouver. Mais on peut bien s'offrir un coup de nostalgie sportive camarade, ça ne mange pas de pain. D'autant que les Lev Yachine, Rinat Dassaev et consorts restent, avec ses cosmonautes triomphants, l'un des rares bons souvenirs offerts par l'URSS…