Lars Muhl : Le Chercheur, ô manuscrit

Par Stephanie Tranchant @plaisir_de_lire

Le Chercheur, ô manuscrit de de Lars Muhl 2/5 (07-02-2017)

Le Chercheur (160 pages) sort le 15 mars 2017 aux Editions Flammarion (traduction : Alice Boucher)


L’histoire (éditeur) :

L'auteur raconte sa rencontre avec le Voyant à Montségur, dans les Pyrénées françaises, le cheminement accompli sous sa guidance, son apprentissage trois années durant du don de guérisseur grâce auquel il a appris à voir à travers les gens et à soigner leurs maux à distance. Un mélange de faits personnels et de fiction constituant une ode au voyage et une découverte de la spiritualité.

Mon avis :

Un billet assez bref pour évoquer le titre de Lars Muhl. Ce titre qui a déjà connu 80 000 lecteurs ne devrait pas avoir de problème pour toucher le lectorat français, quand celui-ci est le public visé.

Je n’en fais pas parti et je ne souhaite absolument pas dénigrer ce roman qui est très bien écrit mais vraiment trop, trop, trop spirituel pour moi. J’ai fractionné ma lecture car il y a beaucoup de passages difficiles quand on se sent éloigné de ces questionnements et de cet état d’esprit. Néanmoins, il y aussi beaucoup de passages très intéressants et enrichissants qui offrent une réflexion positive.

« La vie est l’expression d’une unité, aussi fragmentée puisse t’elle paraitre. Il m’a fallu de nombreuses années pour comprendre cela. Ce ne fut pas avant d’avoir vu ma vie se retreindre et se limiter que j’éprouvai le besoin d’un espace plus vaste. Ce ne fut pas avant d’avoir perdu tout ce que je croyais être important et sans quoi il me semblait impossible et compliquée – ce ne fut pas avant que je perçus combien la vie pouvait être magnifique et illimitée dans toute sa simplicité. Cette prise de conscience pourtant ne se fit pas sans douleur. » Page 13

L’auteur évoque de nombreux sujets importants et des thèmes, tels que la liberté, de manière pertinente et nous offre une double narration (entre son voyage physique de Copenhague jusqu’en Espagne et son voyage mystique accompagné du voyant) qui rendent la lecture plus stimulante mais ça reste un livre vraiment ciblé. Le vocabulaire est précis et particulier et il est parfois difficile d’y adhérer. J’ai été touchée par le parcours de Lars Muhl mais peu à peu me suis sentie éloignée de sa quête.

« Il n’existe pas d’art véritable en dehors de celui qui consiste à voir et écouter à un niveau extrêmement sensible. A être réceptif aux impulsions cosmiques. Un artiste doit chercher à aiguiser sa conscience et son intuition, afin de discerner et libérer l’humain et le cosmique, à l’intérieur même de l’insignifiance la plus extrême, du banal, du superficiel et du médiocre. Jamais il ne soit se noyer dans la simple reproduction. La tâche de l’artiste est la transformation. Malheureusement, fort peu sont prêts à renoncer à leurs ambitions personnelles, à leur égoïsme, aux stratégies qui empêchent systématiquement d’accéder à un niveau de conscience plus élevé. » Page 80

C’est donc un livre que je conseille mais à un public averti, conscient de se plonger dans un livre spirituel et philosophique pointu et personnel, dans lequel l’auteur évoque son processus de purification, son entrée progressive dans un mode de vie plus saine et d’élévation de la conscience.

« Comment se mouvoir sans avoir la volonté d’abandonner tout ce qui bloque le passage ? l’homme est un instrument qui, pour jouer harmonieusement, doit être accordé. » Page 63