Via Courrier International
Le lectorat et le tirage de la presse écrite russe se réduit. D'après les statistiques officielles de l'Agence fédérale de la presse et des moyens de communication, le tirage total des journaux en Russie s'est réduit en 2007, passant de 8,05 milliards à 7,8 milliards d'exemplaires l'année précédente.
Si le constat de réduction du lectorat et du tirage de la presse russe n'est remis en cause par personne, l'interprétation de ces chiffres fait débat. Pour le directeur de l'Association mondiale de la presse (WAN), Timohty Bolding, présent au 4e forum professionnel annuel des éditeurs russes, cette baisse d'intérêt s'explique par "l'absence de liberté réelle de la presse". Selon Bolding, "les journaux et autres médias en Russie ne remplissent ni leur rôle de défense des intérêts du peuple et du lecteur, ni leur mission de liberté, d'indépendance et d'objectivité dans leurs relations avec les forces de l'ordre et de sécurité", rapporte Gazeta.ru.
Un exposé qui n'a pas pour autant convaincu les responsables officiels russes présents qui, pour leur part, ont mis en cause la forte concurrence des chaînes télé gratuites (au nombre de 10 à 15) ainsi que la faible qualité de la presse écrite. Mais "on ne pourra parler sérieusement de lutte pour la qualité et du rôle des médias dans la société russe que si l'Etat réduit la pression", objecte le quotidien en ligne moscovite Gazeta.ru. Le journal plaide dans son éditorial pour que ne soit pas amendée la loi sur les médias, "l'une des lois les plus libérales et efficaces en vigueur en Russie". Un projet de révision de la loi sur les médias préparé par des députés du parti au pouvoir Russie unie avait commencé à être examiné début juin, mais fut finalement abandonné.