Les transgenres vivent à une drôle d'époque où ils sont passés de la honte familiale et le tabou certain à l'exposition absolue. Ils sont très certainement plus affirmés que jamais et facilement le centre d'attention, partout où ils se trouvent.
C'est un pas de géant social gigantesque depuis Lili Elbe et Christine Jorgensen.
Mais rarement leur accorde-t-on vraiment le droit de parler de leur réalité.
De les écouter. De tenter de les comprendre.
Sous Obama, on avait mis sur les rails un projet de loi qui offrirait le droit aux transgenres de se rendre aux salles de bains de leur nouveau genre. Donald Trump et son administration rétrograde a reculé sur l'idée et a laissé tomber la semaine dernière le dispositif fédéral de protection des droits des étudiants transgenres sur les campus universitaires.
J'ai déjà dit ce que je pensais de la chose, il y a presqu'un an, ici.
Je propose à ces ignorants tous ces nouveaux mots qu'ils auront à apprendre dans un futur proche.
Parce que pour le moment, on tricote à nos descendants, un futur poche.
Nourri par l'ignorance, intolérance, la peur et le mépris.
Maintenant, celui qui ressemblera en tout point à une femme ou celle qui aura les atouts d'un homme et qui entrera dans la toilette du sexe opposé, sera nettement plus en sécurité...(really?)
Vous auriez su vous? pour la photo qui coiffe ce billet et celle tout juste ici, à droite, que ce n'était pas le sexe de naissance?
Transgenres des États-Unis, pissez et déféquez là où ça vous plait, svp. Dans le bureau du Président si il le faut.
N'ayez pas ce qui agite l'administration Trump.
Peur.
(Je sais, beaucoup plus facile à écrire qu'à faire)
*Oser Pour la Cause*
Je suis le premier chaque année à vous dire de parler de la maladie mentale. De vous proposer de vous ouvrir à la chose. Voilà une autre chose beaucoup plus facile à écrire qu'à faire.
Au gymnase où je m'entraîne, il y a cet homme, mon âge, peut-être un peu plus jeune, je ne saurais dire, j'ignore mon âge réel, Je parais toujours plus jeune quand je dis mon âge et me sens plus jeune dans le coeur que la plupart des hommes. Mais je m'étonne souvent aussi de paraître le plus mature à certains endroits. Depuis à peu près 1990, je n'ai plus d'âge. Bref, ce gars au gym est un véritable paquet de nerfs. Il s'entraîne affreusement mal. Et extrêmement vite. Intensément. Genre des poids trop lourds, avec une exécution beaucoup trop rapide. Et trop courte. Et qui pourrait le blesser. Et quand il termine sa série de 3 ou 4 coups trop intense, il laisse tout tomber dans un vacarme infernal et prend une marche rapide autour des machines. Déplaçant non seulement beaucoup d'air, mais devenant étouffant pour tous. Et inquiétant.
Au gym, à ses côtés, j'ai l'impression d'être dans un aréna près d'un homme qui crierait tout le temps comme un demeuré.
Mais bon...de toute évidence, il est probablement de ceux avec qui il faut justement causer pour la cause.
Mais voilà, ma voisine a déjà une vie, des amis, pas de chum, mais deux jeunes enfants quand même. Elle est fort occupée. Et elle la trouve légèrement envahissante. Elle est devenue très intime très rapidement. Trop rapidement.
Elle m'a fait entendre le message qu'elle lui a récemment laissé et qu'elle a gardé car elle considérait que ça frôlait la folie. Que s'en était menaçant et angoissant. J'étais d'accord.
"Si il m'arrivait quelque chose, ben...on sait jamais..."
Ma relation avec ma voisine a pris un angle dramatique inattendu. Et il semble aussi criant que cette ancienne escorte qui la harcèle est aussi assez mentalement fragile.
Ça prend du courage des deux côtés. C'est à la fois angoissant et beau.
Et étrange.
Ils se parlent comme un prisonnier parle à son gardien au travers des barreaux.
On peut y lire une analogie qui nous dirait que la veuve est prisonnière de la maladie mentale.
Mais on pourrait aussi y lire des rôles inverses...
*Je T'ai Aidé Médicalement à Mourir*
Michel Cadotte a craqué.
Il a aussi fait une brèche dans le système de l'aide médicale à mourir prête à revoir ses manières. On l'avait demandé la mort. On savait de quoi on causait dans la vie de celle atteinte d'Alzheimer. Elle était passée par les mêmes étapes avec sa propre mère. Tout avait été pensé. Vécu. Souffert. On leur a refusé. Je ne sais trop pourquoi.
Cadotte a mis fin aux jours de sa bien-aimée.
Il a attendu les policiers. Il sera accusé de meurtre.
Et de compassion.
Ce n'est pas complètement clair encore ce qui a été assassiné.