Sommes-nous faits pour tuer ?

Publié le 27 février 2017 par Gauchiste

Se faire embaucher dans un abattoir est très facile, on tue une vache devant vous, et on regarde si vous tenez le coup. On regarde aussi un peu votre pédigrée pour limiter les risques que vous soyez un militant écologiste et on vérifie si vous avez un risque de vomir au bout de 2 jours d'exécutions répétées. Pourtant, avec 6 millions de chômeurs, on manque de monde dans les abattoirs. Et ceux qui y travaillent flanchent souvent au bout d'un moment.

Pendant la guerre, alors que les soldats SS pratiquaient les exécutions en nombre, que les charniers de l'est se remplissaient à vue d'œil, les préposés aux exécutions commençaient à donner des signes de troubles psychologiques. Tuer, c'est une chose, mais exécuter froidement des milliers d'innocents, c'est mentalement plus délicat à assumer. C'est entre autres pourquoi Himmler chercha une alternative par les camions puis les chambres à gaz.

Dans les abattoirs, la victime est différente, mais le problème psychologique du bourreau est le même. Tuer des animaux souvent encore conscients, les découper alors qu'ils ne sont pas toujours morts leur amène parfois de graves séquelles. Apprendre toute sa vie à respecter la vie (humaine pour le moins), et cacher sous le tapis les réactions des animaux que l'on découpe. Les considérer comme de la simple matière pour mieux survivre à l'expérience, en ignorant à quel point nous sommes proches d'eux.

Certains quittent l'abattoir en faisant des cauchemars chroniques, souffrant de stress traumatiques, dégoûtés de la viande...

Leurs cadences de travail ne permettraient à personne de faire du « bon boulot ». Et le sale boulot, ça fait un sale boucher autant qu'une sale viande et un sale consommateur.

On souffre de la viande qu'on mange. Mais on souffre aussi de tuer. Qu'est-ce que ça peut bien dire sur la nature humaine ?

Sommes-nous faits pour tuer comme nous le faisons ? Sommes-nous faits pour manger la viande que nous mangeons ?