Peux-tu me parler de l’idée à l’origine du projet ?
Verlaine & Rimbaud est née en 2013. Avant la création de la marque, je travaillais dans la politique étrangère et la diplomatie. En 2012, j’ai eu un accident qui m’a contraint à rester à l’hôpital pendant près de deux ans. Je me suis dit que c’était l’occasion de changer. Dans la vie, on n’a pas souvent ce genre de moment, où l’on peut réfléchir et se concentrer sur ce qui compte vraiment. J’ai toujours été intéressé par la protection de l’environnement et par la mode. Je voulais créer des vêtements différemment, d’une manière qui n’affecterait pas la planète contrairement à ce que fait le « fast fashion » aujourd’hui. Je voulais créer une marque 100% organique et recyclée. C’est comme ça que la marque est née.
Peux-tu décrire l’esprit de la marque ?On ne fait pas de la « haute couture » mais des vêtements simples, classiques et intemporels. L’objectif dans tout ce que l’on créé, c’est de lutter pour l’environnement et pour plus d’éthique. Tous les vêtements que nous utilisons sont fabriqués en matières organiques et recyclées. Nous travaillons également avec une association œuvrant pour la reforestation : pour chaque produit que l’on vend, un arbre est planté. Du début à la fin, on se soucie de l’environnement.
Les vêtements viennent de Paris ?Non. Tous nos vêtements proviennent d’usines de commerce équitable basées en Inde, au Bengladesh, en Turquie et dans d’autres parties du monde. On paye une association, Fair Wear Foundation, qui contrôle tout. L’idée n’est pas de voler le métier de ces personnes. Nous voulons juste faire en sorte d’améliorer la situation. Fair Wear Foundation contrôle très strictement les labels et les conditions de travail. Les produits arrivent vierges à Paris, et on s’occupe de la broderie, de l’impression et de la couture.
Quel genre de matières utilises-tu ?On utilise uniquement du coton bio. Pourquoi donc ? Parce que la production de coton est la plus polluante du monde. Elle requiert des quantités d’eau énormes, et l’utilisation de pesticides et d’insecticides… Le coton organique est fabriqué à partir d’eau réutilisée et sans pesticides. Nous utilisons également des bouteilles en plastique recyclé, du bambou, du chanvre…
Prévois-tu différentes collections ?Non, je suis contre le principe d’une « nouvelle collection » deux fois par an. La nouvelle collection, c’est juste un prétexte pour pousser le consommateur à l’achat et lui faire changer ses vêtements tous les six mois… Des nouveaux vêtements, encore des nouveaux vêtements. Quand j’ai l'idée d'une pièce, je la fabrique, mais je n’ai pas une nouvelle collection pour chaque saison.
Pourquoi avoir choisi le nom « Verlaine & Rimbaud » pour représenter ta marque ?Mon nom de famille est Verlaine. Paul Verlaine était mon arrière-grand-père. Quand j’étudiais aux Etats-Unis, mes amis me disaient toujours « Oh, Verlaine & Rimbaud ! ». J’étais étonné qu’ils connaissent tous ces deux poètes. En fait, Leonardo DiCaprio a joué dans un film appelé Rimbaud & Verlaine qui a été un grand succès aux Etats-Unis. Verlaine et Rimbaud avaient tous les deux un esprit avant-gardiste. Alors je me suis dit : c’est le nom parfait pour ma marque.
Quel genre de style cherches-tu à promouvoir ?Je ne veux promouvoir aucun style en particulier. Je fais des capes, des ponchos… J’essaie de faire un peu tout ce que je vois dans la rue à Paris, mais je ne prétends pas avoir un type ou un style particulier.
« I am a drop » (Je suis une goutte) signifie que chaque individu a la capacité d'agir pour un futur plus durable. Comment Verlaine & Rimbaud y participe-t-il ?Tout est dans la phrase, « je suis une goutte ». Nous sommes chacun une goutte. Si davantage de petites marques comme nous agissaient en pensant à l’avenir, on pourrait faire la différence. Je me sens satisfait à l’idée d’agir pour les travailleurs. Même si ça ne concerne que quelques personnes dans le monde, j’agis. Et quand je porte mes vêtements, je me sens fier d’agir pour l’environnement. Verlaine & Rimbaud cherche à véhiculer des messages de paix et de tolérance. Quand tu marches dans la rue, les gens te voient, tu as un impact sur eux. Le simple fait de porter un vêtement peut changer quelque chose. Un tee-shirt, par exemple, c’est un excellent moyen de véhiculer un message. J’essaie de créer des punchlines courtes et marquantes pour promouvoir la paix et la tolérance. Ça peut sembler naïf, mais ça marche. Les gens me parlent dans le métro et dans la rue quand je porte des tee-shirts ou des pulls avec un message, ou bien ils me sourient. Et quand quelqu’un me sourit dans le métro, c’est déjà une victoire.
Quel est le message le plus important ?Sans doute « No Planet B », arrêtez de faire n’importe quoi dans le monde dans lequel nous vivons ! Je pense qu’on est pas assez conscient de ce qui se passe. On détruit l’environnement, on détruit le monde dans lequel nous vivons, et c’est irréversible. Et malheureusement, c’est déjà en train de se passer. On n’a qu’une seule ****** de planète, alors arrêtez d’y foutre le bordel ! #UnfuckTheWorld