Je vais essayer de partager cette expérience sur ce blog le plus souvent possible. Je reviendrai donc un peu plus tard sur la course (au cas où, j’ai le dossard 835, le départ est samedi à 7 heures soit vendredi à 19 heures pour vous, et on peut suivre les temps de passage sur ironmanlive.com)
Mais pour commencer, une petite réflexion sur le voyage.
Il y a ces voyageurs habitués qui optimisent chacun de leurs pas et semblent se diriger sans même un regard sur les panneaux. Tels George Clooney dans « In the Air », habitués des aéroports et des décalages horaires, les terminaux, leurs longs couloirs et leurs tapis roulants leur sont familiers. A l’inverse, il y a ceux qui à chaque pas cherchent une indication, un panneau susceptible de les guider et surtout de les rassurer. Et puis enfin il y a ces « naufragés », comme dans le film « Le Terminal », réalisé par Steven Spielberg avec Tom Hanks. Samedi, à Canton, deux Africains assis sur un banc devant le passage vers la zone de transfert international. Sans doute dans l’attente d’un officiel venu vérifier leur route. Ces deux là étaient en survêtement. Je les ai d’abord imaginés footballeurs, de ceux que de pseudos agents envoient à travers les clubs du monde entier. Ils quittent leur pays remplis d’espoirs, guidés par leur rêve d’intégrer un grand club. Le rêve se transforme souvent en cauchemar. Exploités, traités comme des moins que rien, ils errent de club en club, de pays en pays, de galère en galère. Echangés, vendus, comme leurs ancêtres il y a quelques siècles, à une époque peut-être pas aussi éloignée que l’on pourrait imaginer. Au regard de leur frêle silhouette, « mes » deux Africains de Canton étaient plutôt coureurs à pied. Probablement des Kenyans ou des Ethiopiens venus comme beaucoup chercher quelques primes sur les routes de la planète, sur un marathon ou un semi. Je les ai revus un peu plus tard au Blenz Coffee de l’aérogare, frigorifiés dans ce terminal et sa folle climatisation, en train de se chauffer les mains autour d’une tasse de chocolat chaud, et surtout, en train de rire. Leur route avait repris.
La mienne aussi. Mon objectif : ne pas dormir dans ce terminal de Canton. En France, nous sommes pourtant en plein cœur de la nuit. Mais il faut résister encore quelques heures. Trouver à s’occuper jusqu’à l’embarquement de mon vol vers Auckland, prévu à 14h30 heure cantonaise. L’idée était ensuite de dormir en essayant de me réveiller pour l’atterrissage, à 7 heures, heure néo-zélandaise, et ainsi me caler directement sur le rythme que je vais désormais suivre pendant un mois. Objectif atteint après un riz… cantonais (j’avais le choix avec des spaghettis bolognaises ou l’inévitable Mcdo, mais ça faisait moins typique…) et la lecture des premières pages du livre de Jonas Jonasson, « Le vieux qui ne voulait pas fêter son anniversaire », dont la douce folie m’accompagnera durant mon séjour.
La suite dans la prochaine new news qui devrait être écrite de Taupo où j’arriverai dans la journée de lundi.