L'analyse a porté sur 11.599 familles rassemblant au total 17.830 frères et sœurs participant à la cohorte norvégienne Mother and Child, permettant aux chercheurs de prendre en compte les facteurs génétiques et environnementaux communs, puisque partageant le même milieu familial et le risque génétique de dépression de la mère. Les mères ont signalé leurs éventuels symptômes dépressifs aux semaines 17 et 30 de la grossesse, ainsi que 6 mois, 1, 3 et 5 ans après l'accouchement. La dépression des pères a été également évaluée en semaine 17 de la grossesse. Au cours des 3 dernières évaluations, les troubles de communication (internalisation et extériorisation) de l'enfant ont été évalués.
Toutes les périodes dépressives des parents s'avèrent significativement et positivement associées aux problèmes de communication des enfants.Après la comparaison entre frères et sœurs, seule la dépression maternelle Risque génétique et lié à l'exposition à une mère dépressive : concomitante s'avère significativement associée à l'internalisation, avec un risque dans ce cas, multiplié par 3 et aux problèmes d'extériorisation, avec un risque multiplié par 2,4. Cet effet de la dépression maternelle concomitante sur les troubles de communication de l'enfant augmente avec l'âge de l'enfant, pour devenir significative à l'âge préscolaire de l'enfant (3 ans environ).
Ainsi, après avoir tenu compte des facteurs familiaux, les chercheurs constatent que seuls les symptômes dépressifs maternels concomitants ont un effet sur le risque de troubles émotionnels et comportementaux chez les enfants d'âge préscolaire.
En fait, les enfants de mères déprimées avant et après la naissance ont également un risque accru de troubles mentaux mais lié au fait qu'ils partagent des gènes de risque avec leur mère ; le facteur environnemental d'une " exposition à une mère déprimée " n'a d'impact significatif que pendant les années préscolaires, conclut le Dr Line C. Gjerde, auteur principal de l'étude.
Des conclusions qui ne suggèrent pas de ne pas traiter les symptômes dépressifs de la mère avant, pendant et juste après la grossesse, au contraire, mais qui doivent rassurer les 15% de mères touchées par une dépression post-partum.Journal of Child Psychology and Psychiatry 23 February 2017 DOI: 10.1111/jcpp.12704 Maternal perinatal and concurrent depressive symptoms and child behavior problems: a sibling comparison study