Il y a des claques qu’on a besoin de se prendre de la vie. Pour certains, une suffit. Pour d’autres, il en faut plusieurs. Ces claques nous permettent de réaliser le bonheur qu’on a, quand on a la chance d’être né en bonne santé, relativement privilégiée par rapport à d’autres. Pourtant, ces autres, ne sont-ils parfois pas plus heureux que nous ?
J’ai eu la chance de passer une semaine avec des personnes handicapées, et j’ai appris la vraie joie auprès d’eux : simplement et parfois en dépit de toutes les évidences. C’est cette leçon que nous donne le film d’Anne-Dauphine Julliand. On suit ces cinq enfants dans leur quotidien, avec leur maladie. Ils pourraient être abattus, indignés, voire résignés… Ils sont souriants, combattifs, joyeux. Ils vivent leur maladie avec une franchise et une simplicité, qui est bien plus mature et saine que le rapport que la plupart des personnes adultes ont avec la maladie.
En effet, il est courant de voir des comportements de déni dans les services d’hospitalisation pour adultes, de minimisation, ou d’abattement. Le combat des familles n’est possible que par la force des enfants, qui montrent qu’on peut être heureux avec ce poids immense, à condition de savoir garder cet émerveillement des enfants.
Je parlais de claques au début de l’article. Ce film remet en perspective nos chances, et sans nous reprocher nos plaintes incessantes et injustifiées, il nous invite à nous dépasser, à s’investir pour ces nombreux enfants hospitalisés ou dans le besoin. Ils sont tellement nombreux, et parfois si peu accompagnés. Au lieu de chercher une explication qui n’est pas accessible à notre entendement, agissons, c’est du moins le message de ce film, que je vous invite à aller voir.