Le lendemain, en plein soleil, on était encore là pour saluer le français Romain Attanasio et le néo-zélandais Conrad Colman, respectivement 15ème et 16ème du Vendée Globe. Je me disais, ce n'est que la répétition de ce qu'on a vu hier, sauf qu'à chaque fois, la magie opère. On le voit qui approche tout au bout du chenal, le bateau, on l'espère, on tend les yeux vers l'horizon. Il approche, le héros, il est juste devant nous, il nous salue, on l'applaudit et c'est encore le tourbillon d'émotions, les larmes qui pointent le bout de leur nez, les tripes qui se serrent. Le type, sur la coque blanche secouée par les vagues pendant 100 jours, le type exultant de bonheur de rentrer au port, il a fait le tour du monde, tout seul, sans escale, sans assistance. On l'admire, on l'aime, ce type. Il est à la fois un inconnu et un ami, parce qu'on a suivi son épopée, qu'on l'a encouragé en silence, qu'on a pointé sa position sur la carte tous les matins, qu'on a assisté, impuissant, aux incidents techniques, au mât qui casse. Quand on le voit, Conrad, avec son mât foutu, mais là et bien là à l'arrivée, on a envie de l'élever au rang de demi-dieu.
Il reste deux concurrents encore en course : le néelandais Pieter Heerema qui devrait arriver jeudi aux Sables d'Olonne et le français Sébastien Destremau qui pense rentrer aux alentours de la deuxième semaine de mars. Je ne peux que vous encourager à être de ceux qui les accueilleront. Il faut vivre ça au moins une fois dans sa vie ! Quant aux Sablais, on sait que jusqu'au dernier bateau, ils seront là pour dire bravo, bravo et merci pour toutes ces émotions partagées.