Paris plonge, le retour !

Publié le 24 février 2017 par Delanopolis
Après la Chambre régionale des comptes, c'est à la justice de s'intéresser aux comptes réels d'une opération dont les lecteurs du Delanopolis savent depuis des années qu'elle n'est que sable aux yeux ! Tout a commencé, judiciairement parlant, par un rapport salé de la Chambre régionale des comptes qui pointe les dysfonctionnements de cette opération où seule compte la com' et qui n'est que gabegie et dissimulation.

" ... la Ville de Paris n’a pas été en mesure de fournir (à la Chambre) une évaluation du coût des éditions de 2009 à 2011. Pour 2012 et 2013, elle a produit un tableau très sommaire (15 lignes) présentant une estimation des coûts, au demeurant plus de deux fois supérieur aux chiffres communiqués aux membres du conseil de Paris et à la presse. Ce tableau était aussi discordant avec d’autres données émanant des services.

Un écart aussi net paraît s’expliquer partiellement par l’absence de prise en compte, dans les prévisions budgétaires, des charges de rémunération. Mais l’ignorance des coûts effectifs d’une opération aussi emblématique tient surtout à ce qu’ils sont éclatés entre plusieurs directions, aucune d’elle n’étant d’ailleurs chargée d’en établir le bilan financier à la clôture de chaque édition"

Ben tiens, l'essentiel est d'épater le balnéariste citoyen. Tout comme pour Vélib', Autolib', le 104 et tant d'autres choses, le coût de l'opération est planqué et compte pour du beurre aux yeux de la mairie.

La Chambre continue en expliquant que, pour réduire le coût apparent de Paris plages, la Ville fait supporter directement des prestations par ses cocontractants.

"Des irrégularités dans la mise en œuvre des partenariats : les soutiens financiers apportés par les entreprises partenaires ne donnent pas lieu au versement des sommes mentionnées dans les conventions ni à l'émission de titres de recettes par les services de la Ville. Ils sont systématiquement convertis en achats de prestations par les partenaires. Dans ce cas, les partenaires se substituent à la Ville, d’abord pour commander les prestations pour son compte, ensuite pour régler directement aux fournisseurs les factures que ceux-ci leur adressent. Cette procédure contrevient au principe d’universalité budgétaire et plus particulièrement à la règle de non-compensation des dépenses et des recettes. En faisant prendre en charge par ses partenaires des dépenses destinées à la réalisation de l’événement et en n'enregistrant pas leurs contributions en recettes, la Ville procède à une compensation irrégulière entre recettes et dépenses.

Le bilan financier en est faussé, ce qui renforce l’ignorance par la Ville du coût réel de Paris Plages. La procédure rend aussi presque impossible pour la Ville le contrôle de la réalité de l'exécution des prestations. En effet les devis étant souvent adressés directement à l'entreprise partenaire, celle-ci règle alors les factures sans vérification car elle n’est pas le véritable bénéficiaire de la prestation ni le vrai pilote de l’opération. Les dépenses engagées dans ce cadre souffrent plus généralement d’une déficience de contrôle interne, exposant la collectivité à des risques de dérives."

Bref, c'est la porte ouverte aux risques de magouilles et autres surfacturations.

Pas étonnant que la police et la justice soient sur les basques d'Hidalgo qui a pris la succession de Delanoë.

Une information judiciaire a été ouverte le 8 décembre pour «favoritisme» et «recel de favoritisme» par le parquet de Paris qui avait lancé, en 2015, une enquête préliminaire, selon une source judiciaire interrogée par l'Agence France-Presse. Les investigations ont été confiées à la brigade de répression de la délinquance économique (BRDE) de la police judiciaire. Mercredi 22 février, une perquisition a été menée dans les locaux de la mairie de Paris.

Encore un mythe qui s'effondre !

Delanoë, vrai marchand de sable, a cédé la plage à Hidalgo, marchande de vent.