Du 4 mars au 14 mai 2017 - Vernissage samedi 29 octobre à 11h
http://www.collioure.net/museedartmoderneLe Musée de Collioure se propose de réaliser un hommage à Michel Bertrand. Nommé à l'École des Beaux-arts de Perpignan en 1968, il y effectuera toute sa carrière. Sa personnalité a incontestablement marqué l'École, et le monde des arts dans notre région. Artiste important
sur la scène des années 1960-1970, autour de Support/ Surface et Fluxus, il est intervenu dans les actions novatrices à Perpignan et notamment dans le projet de la rue Mailly en 1972, avec les artistes marquants de cette époque, en autres : Ben, Boltanski, Fancony, Jacquard, Viallat, Rabascall, Desbouiges, Fauchier, Fisher, Jude, Vila...
Aujourd'hui les actions menées dans les années 1960-70 font partie de l'histoire de l'art, il est temps pour notre région de les revisiter et donner à lire le travail de ces artistes avantgardiste. Mais qui mieux que l'artiste lui-même, pour parler de son travail ?.. Nous avons retrouvé un texte inédit qui éclaire sa trajectoire, et que nous vous citons in extenso :
ItinéraireCet itinéraire peut commencer tout d'abord par une longue période de peinture sur toile et châssis, réalisée en pleine pâte, croûteuse, blanche et sablée.
1970 : commence le travail au sol sur de longues bandes de bitume mises en situation dans divers lieux intérieurs aussi bien qu'extérieurs, et faisant référence à l'espace routier. Cette grande cassure dans mon propos me permet d'abandonner l'image picturale traditionnelle : Frontalité, composition et espace illusionniste, pour un plan bien réel dans sa matérialité.
1975 : avec l'aide de la lampe à souder, de spatules et de pastels gras, le bitume s'enrichit d'une matière à la fois abrasive et onctueuse.
Il devient plaque lourde et sombre, complètement dégagé du support mural, perdant ainsi son statut d'image pour gagner celui d'objet.
1980 : l'intérêt toujours plus vif pour les matériaux, leurs potentialités, leurs exigences et leurs sensualités, introduit dans ma démarche un nouveau moyen d'expression : la pâte à papier. La pâte est blanche, douce, et travaillée à l'eau, en opposition au goudron qui est noir, rugueux et travaillé au feu. Une fabrication quasi artisanale de feuilles de papier engendre très vite une importante production.
1992 : un nouveau lieu de travail à Rivesaltes apporte dans mon activité un autre matériau : le bois. Proches par leurs origines, le bois et le papier offrent de façons complémentaires de multiples possibilités. Ainsi, le produit de mon travail, né d'un plan pictural, s'inscrit progressivement dans un espace à trois dimensions.
Le mot " objet " plutôt que sculpture convient mieux me semble t-il à ces " choses ". " Choses ", qui par leurs répertoires de signes, font références à des constructions baroques. " Choses " qui deviennent lieux de rangement et d'enfermement, boîtes, coffres ou reliquaires. " Choses ", enfin, qui, aussi proches de la crypte, aiment la mémoire, le secret et la poussière du grenier.
Michel Bertrand, 2000