Déjà scénariste et dessinatrice, Katia Even ajoute une nouvelle corde à son arc avec le rôle de rédactrice en chef de la revue Blandice, dont vous pouvez lire tout le bien qu'on en pense. Nous sommes allés à sa rencontre pour en savoir plus.
D'où vient l'idée de cette revue ? Etes-vous la seule personne à l'origine de ce projet ?
Katia Even : Thierry Play est éditeur aux éditions Tabou. Nous avions communément envie de plonger dans le monde de la presse depuis des années. D'éditeur à auteur, nous sommes donc passés associés pour créer une nouvelle structure. Le point commun avec Tabou (qui a été notre partenaire pour le numéro 1), c'est la sensualité. Le point commun entre Thierry et moi, c'est l'amour de l'Art. Il nous a donc semblé logique de lier sensualité et histoire de l'Art pour ouvrir un peu la BD érotique au monde culturel.
Pourquoi avoir choisi le nom de Blandice pour la revue ?
Katia Even : Dans un premier temps nous voulions un prénom à consonance féminine et il est à savoir que Blandice signifie " petite gâterie " en vieux français, avec cela nous avions la grivoiserie et la consonance que nous recherchions.
Pensez-vous que la démocratisation de l'érotisme dans notre société (enseigne de magasin, émission tv, certains youtuber) permet la publication de Blandice ?
Katia Even : Non, je pense que la marchandisation des corps, qui n'est pas une bonne chose, permet de ne pas être choqué par Blandice. Cependant, je vais tout faire dans ce magazine pour remettre la sexualité dans la logique de la nature humaine (ça fait partie de nous, et c'est normal) tout en apportant des pistes de réflexions sur le combat de la culture du viol qui ELLE est une mauvaise chose. C'est elle qu'on prend pour de la démocratisation alors qu'elle ne fait qu'avilir le consentement. C'est à nous, auteurs érotiques, de savoir placer les limites. Un exemple tout bête : pourquoi le téton est-il censurable ? Il a une fonction purement nourricière. C'est la vision des hommes sur ce petit bout de sein (qu'ils ont aussi, on notera...) qui le rend désirable. Ce n'est pas un organe sexuel, mais un organe maternel. Il n'a donc rien de plus censurable qu'une tétine de biberon. Voilà où est le souci.
On vous retrouve partout dans la revue, ou presque. N'est-ce pas difficile de tout conjuguer ?
Katia Even : Pour le numéro 1, ne sachant pas comment le magazine fonctionnerait en kiosque, j'ai fait pas mal d'articles pour éviter d'embarquer trop de monde dans ma galère. Vu les premières retombées commerciales et les critiques positives qu'on a eues, je pense que dès le numéro 2 (sur le Romantisme, et Jim), nous aurons beaucoup plus de rédacteurs.
Hormis Blandice, quels sont vos projets ?
Katia Even : Vaste sujet ! Voici donc la liste.
Au dessin :
Au scénario :
J'ai aussi des projets avec d'autres scénaristes, ou d'autres dessinateurs, pour d'autres éditeurs :) Vous saurez en temps voulu.