Face aux innovations technologiques galopantes, nombreux sont ceux qui craignent que les machines ne remplacent les humains : les plus alarmistes estiment que 60% des emplois seront remplacés par des robots, quand l'OCDE communique sur des prévisions plus basses (9%).
Avant d'envisager un scénario à la Matrix, où les machines domineront le monde ( les spécialistes estiment que l'Intelligence Artificielle arrivera au niveau de l'intelligence humaine d'ici 2040-2050), nous avons encore quelques années devant nous, avec d'autres enjeux liés aux nouvelles technologies et à la robotisation qui vont redessiner les priorités et les organisations à l'ère de l'industrie 4.0.
Qu'est-ce que l'industrie 4.0 ?
A l'origine, l'industrie 4.0 est un concept développé par l'Allemagne, pour encourager la révolution numérique dans l'industrie allemande afin de rendre les usines plus intelligentes et afin de réagir à la concurrence grandissante des pays émergents.
On utilise aussi les notions de Smart Factory ou de 4ème Révolution Industrielle. Après les trois premières révolutions industrielles, la 4ème Révolution Industrielle repose sur l'intégration des nouvelles technologies dans l'industrie et sur le développement de l'usine intelligente.
Quels sont les principaux sujets de l'industrie 4.0 ?
Selon les pays et l'état de leur industrie, les sujets autour de l'industrie 4.0 sont différents.
En Allemagne, les enjeux tournent autour des sujets suivants : rendre la production industrielle plus agile et plus souple afin de s'adapter aux demandes en temps réel, fabriquer des objets personnalisés à grande échelle et à faible coût, développer de nouveaux services liés à l'exploitation des données d'usage, et engendrer une innovation technologique plus forte.
La France, dont la situation industrielle est différente (retard d'investissement, parc de machines vieillissant, fermetures d'usines), a décidé de s'inspirer de l'Allemagne et de son industrie 4.0. La stratégie de réindustrialisation passe par des technologies essentiellement dominées par le numérique : l'impression 3D, la cybersécurité et la digitalisation de la chaîne de valeur.
Quels impacts de l'industrie 4.0 sur les entreprises et leur organisation ?
D'ici 2020, en Europe, 140 milliards d'euros par an seront investis dans l'industrie 4.0 et quatre entreprises sur cinq auront numérisé leurs industries.
Mais comment faire face, pour les entreprises, à une évolution aussi rapide et aussi profonde, qui impacte le travail, les organisations, les processus, les mentalités et les compétences ?
Ne pas aller trop vite pour ne pas casser l'entreprise
Aujourd'hui, la technologie va vite, très vite, ses développements sont exponentiels. Ce n'est donc plus elle qui nous limite, mais bien l'humain.
Les entreprises ne peuvent pas aller plus vite que les hommes ne sont capables de les penser, de les organiser et de les mettre en place.
Pour que la transformation des entreprises et de leurs industries soit un succès, il faut donc s'assurer que les hommes qui la composent soient en mesure de prendre le train en marche... et de rester dedans. La formation des collaborateurs est donc un point essentiel.
La guerre des talents avant la guerre des robots
Comme évoqué en début d'article, avant que les machines ne "volent" le travail des hommes, la transformation digitale de l'industrie va avant tout nécessiter le recours à des compétences bien précises, à des expertises fortes. Faute de pouvoir former rapidement tous leurs collaborateurs en interne, les entreprises devront nécessairement faire appel à des compétences externes. Que ce soit par le biais de recrutements externes, ou par des collaborations avec des entreprises tierces ou des consultants.
Ce seront donc les entreprises capables d'attirer les meilleurs talents, en interne, ou bien de collaborer avec les meilleurs partenaires, en externes, qui arriveront le mieux à tirer leur épingle du jeu.
L'avenir est aux entreprises agiles et collaboratives
Autre conséquence de la rapidité des transformations dans les entreprises du secteur industriel : celles-ci ne peuvent plus rester seules. Impossible pour une seule entreprise d'avancer aussi rapidement que l'ensemble du marché sur l'ensemble des innovations qui la touche. L'heure est donc à l'agilité et à la collaboration, que ce soit avec d'autres entreprises partenaires, ou avec les fournisseurs ou les prestataires externes.
Les nouvelles technologies ne révolutionnent donc pas seulement les outils de production : elles révolutionnent également le management des compétences et des modes de collaboration.
Comment les Achats peuvent accompagner l'Industrie 4.0 ?
De par la nature même de la fonction Achats, ceux-ci se retrouvent souvent en position stratégique pour accompagner les entreprises et les industries dans les sujets liés à l'innovation.
Au-delà des sujets techniques, comme on l'a vu, la gestion des compétences humaines est essentielle pour la bonne transformation des entreprises.
Mais la gestion des compétences à l'échelle d'une entreprise n'est aujourd'hui plus du seul ressort des Ressources Humaines, qui managent les compétences des collaborateurs internes.
Sur ce sujet aussi, les Achats ont un rôle clé à jouer. Les compétences apportées par l'externe, que sont les sous-traitants, les fournisseurs, les consultants, les freelances... relèvent en effet du domaine des Achats, qui se doivent de compléter efficacement les Ressources Humaines pour les ressources externes.
Aujourd'hui, des outils tels que les Vendors Management Systems (solutions permettant l'achat et la gestion de prestations, notamment pour les prestations IT et ingénierie) permettent aux Acheteurs de jouer efficacement ce rôle.
Ces outils permettent d'optimiser le sourcing, de gagner en agilité pour répondre aux besoins des métiers (IT, R&D, production), d'optimiser et de fluidifier les échanges et les relations avec les fournisseurs, de gérer la sélection des compétences entre les ressources internes et les ressources externes... Autant de sujets qui permettent de faire face rapidement et efficacement aux besoins en compétences précises de la part des métiers... et de faire preuve d'agilité dans un environnement en évolution continue.