Vous trouvez cette image obscène ? Non (à part les plus prudes d’entre vous), car c’est quelque chose que vous avec l’habitude de voir (je ne dis pas que nous sommes tous zoophiles, mais dans tout bêtisier animalier digne de ce nom il y a toujours quelques parties de jambes-en-l’air animalières). Mais si j’avais mis une photo d’un couple d’octogénaires nus dans la position du cerf en rut ? (huhu)
L’avocat de la défense, M. Walters, a utilisé les statistiques de recherches Google pour la ville de Pensacola, la capitale de la Floride occidentale, et seule ville de la région pour laquelle des statistiques sont disponibles, pour essayer de montrer que l’intérêt pour du contenu pornographique est loin d’être marginal. Est-il juste de dire que le contenu du site pornographique mis en cause est contraire aux bonnes moeurs ? En utilisant l’outil Google Trends (en), M. Walters a montré que les recherches des internautes vivant à Pensacola ayant pour objet des termes comme “orgy” (partouze) sont plus populaires que pour des termes comme “apple pie” ou “watermelon” (”Nintendo” et “Nascar” battent tout de même “orgy”).
L’argument de la défense est donc le suivant : l’accusation se portant sur du contenu contraire aux bonnes moeurs (l’expression dans les textes de lois américains est “contemporary community standards” et n’a pas évolué depuis 1973), et qu’apparemment le visionnage de contenu pornographique est monnaie courante dans la région, peut-on considérer ce contenu comme obscène ? Est obscène ce qui heurte, or le contenu pornographique ne heurte quasiment plus personne, moins que ce qu’on peut voir dans beaucoup de séries américaines (je pense à “Bones” où ils découpent des crânes, trifouillent de la chair calcinée…). Est-ce que le contenu de ce site outrageant ou bien répond-il a un intérêt du public pour le sexe ?
Pour M. Walters, les jurés ne devraient condamner comme “obscène” du contenu qu’ils consomment régulièrement chez eux et trouvent bien plus intéressants que beaucoup d’autres sujets.
Il y a peu de chances que la stratégie de la défense paye car les données sont incertaines et ne donnent pas de chiffres précis (nombres de recherches exact) mais plutôt leur popularité au cours du temps (exemple : la popularité du terme “sextape”). Cependant cette tactique révèle une autre utilisation possible des données conservées par les moteurs de recherche (et par extention, par des sites comme Facebook qui conservent absolument toutes vos données).
L’application Google Trends est plutôt intéressante toutefois. On apprend par exemple que les internautes pakistanais sont les plus friands des termes “child sex” dans leurs recherches. Par ailleurs, les plus grands fans de Cindy Sander semblent être nancéens (données à prendre avec de grosses pincettes, évidemment). Bon, pas si intéressant que ça finalement.
(Source : New York Times)
(Photo : flickr)