On dirait Depardieu qui chante Barbara : elle y met tout son cœur mais aussi toutes ses faussetés, toutes ses maladresses et c'est beau. Quitte à faire une copie, autant qu'elle soit personnelle, qu'on se l'approprie, avec du respect, certes, mais avec ses propres qualités et défauts. Et foncer ! Basta ! Le gros Gégé a fait tout pareil avec le répertoire en porcelaine de Barbara et, avec la miraculeuse grâce de ce digipode qu'est l'éléphant, d'éviter le crispation de l'imitation jamais atteinte. Donc, aucune frustration ici : une petite fille chante comme elle le ferait dans une cour de récré (enfin, un peu mieux). Elle est si décomplexée que ce qui pourrait paraître pour un poussif exercice d'imitation stérile est un petit moment de magie gracile.