Rock’n’Roll // De Guillaume Canet. Avec Guillaume Canet et Marion Cotillard.
En allant voir Rock’n’Roll, je m’attendais à voir le pire film de l’année. Je ne suis pas spécialement fan des égotrips des acteurs en pleine crise de la quarantaine mais Guillaume Canet raconte son histoire avec de l’autodérision et un brin de fiction pour ce qui s’avère être une comédie originale, tirant sur un modèle plus américain et britannique. L’acteur utilise tous les poncifs de la quarantaine ce qui dans un sens est un peu dommage. Notamment la seconde partie du film qui tire par moment en longueur mais le film tient malgré tout son sujet un bon moment ce qui nous permet de rire assez souvent. Le film est dynamité par des dialogues un peu plus osé mettant en scène un Guillaume Canet différent, qui se lâche. On sent qu’il s’est amusé avec Rock’n’Roll mais qu’il ne l’a pas fait que pour le délire. Il a aussi pris cela au sérieux et c’est réussi. Le film parvient donc à parler du sentiment de vieillesse que l’on peut ressentir à un certain âge et qui explose en pleine crise où l’on veut rester le plus jeune possible à tout prix. Plus l’acteur semble s’amuser de lui, plus le film est réussi. Mais Guillaume Canet n’est pas la seule réussite de ce film, il y a aussi Marion Cotillard. Tout son passage en québécois est hilarant et permet de retrouver la Marion que l’on n’avait pas vu depuis un bon bout de temps.
Guillaume Canet, 43 ans, est épanoui dans sa vie, il a tout pour être heureux.. Sur un tournage, une jolie comédienne de 20 ans va le stopper net dans son élan, en lui apprenant qu’il n’est pas très « Rock », qu’il ne l’a d’ailleurs jamais vraiment été, et pour l’achever, qu’il a beaucoup chuté dans la «liste» des acteurs qu’on aimerait bien se taper… Sa vie de famille avec Marion, son fils, sa maison de campagne, ses chevaux, lui donnent une image ringarde et plus vraiment sexy… Guillaume a compris qu’il y a urgence à tout changer. Et il va aller loin, très loin, sous le regard médusé et impuissant de son entourage.
Rock’n’Roll est donc une comédie dramatique surprenante, prenant le téléspectateur par surprise alors qu’il aurait réellement pu s’attendre au pire. Le film s’amuse de l’acteur qui pète un câble, du réalisateur qui n’arrive pas à pondre un nouveau film car tout le monde veut qu’il fasse un film sur sa femme alors que lui n’en a pas envie, du besoin de rester jeune à tout prix (et cela va passer par « être rock », se mettre au sport, faire de la chirurgie esthétique, etc.). Si le film tire parfois un peu trop sur la corde (et c’est dommage), l’équilibre reste plutôt bien trouvé le reste du temps. Je pense que ce qui fait aussi la réussite de Rock’n’Roll c’est le fait que l’on n’a pas pour habitude de voir des films français de ce genre là. Après tout, ce sont plutôt des films américains ou britanniques qui se jouent de l’image des acteurs. Le film en profite également pour parler du show-biz sans en faire des caisses. Côté références, Rock’n’Roll joue plutôt bien le jeu. L’apparition de Johnny (et Laetitia) Hallyday est un grand moment. Du début à la fin j’ai ri. Gilles Lellouche est lui aussi parfait. Sans compter sur le générique de fin qui pour le coup est une occasion en or pour Rock’n’Roll alors que le téléspectateur prend un malin plaisir à s’amuser.
Note : 6.5/10. En bref, cela fait plaisir de voir une comédie française aussi fraîche et inspirée.