Eel River, California

Tout d'abord, on prend un grand coup dans les machoires un bon coup au moral. Une rivière magnifique, sublime, dont les berges sont habitées par des tribus indiennes qui vivent de ce qu'ils pêchent. Et puis il y a l'or, l'or de la Californie, l'or de la grande ruée, celle qui fait naître la cupidité des hommes et qui voient dans les territoires de l'Eel River non seulement un moyen de transport mais un moyen de s'enrichir. Que ce soit la pêche industrielle de tous les poissons migrateurs (les photos des barges remplies de saumons font froid dans le dos), comme l'exploitation des magnifiques forêts millénaires des Redwoods. Bref, la nature, en prend sérieusement sur la gueule et plutôt deux fois qu'une. Hélas ça ne s'arrête pas là, l'exploitation forestière et les coupes à blanc ont fini par mettre l'Eel River à genoux, des millions de tonnes de sédiment sont véhiculées par les crues fantastiques. Mais l'Eel River peut se refaire la couenne, même si au début du 20ème siècle, elle était une des destination favorite pour les pêcheurs de Steelhead et qu'ils l'ont surpêchée, elle peut se relever, elle peut renaitre et redevenir le berceau des lamproies, anguilles, saumons, steelheads, comme autrefois. Mais c'est un dur combat que va mener California Trout pour éviter un détournement de la rivière pour alimenter des barrages. Mais le combat ne va pas s'arrêter là, ils vont réussir à faire un moratoire sur la construction des barrages, puis ils arrivent à faire classer l'Eel River comme sanctuaire. Alors voilà que le film finit bien et que du coup vous avez la banane ! Mais quelle horreur que de voir à quel point nous pouvons détruire la nature qui a mis des millénaires à s'établir en si peu de temps et combien il est difficile de revenir à l'équilibre. Les Redwoods, eux, ne repousseront jamais.