Encore trois ans à attendre avant le départ de la mission Mars 2020. Les trois sites finalistes qui l’accueilleront et répondant au plus près aux critères de la Nasa viennent d’être dévoilés. Le rover, qui ressemblera en de nombreux points à son prédécesseur et dont l’assemblage va bientôt commencer, partira à la recherche de traces de vie sur Mars, dès son arrivée prévue en février 2021.
Y a-t-il eu, ou même, y a-t-il encore de la vie sur Mars ? Telle est l’une des grandes questions que se pose l’humanité et à laquelle il incombera à Mars 2020, actuellement en développement, de tenter d’y répondre. Programmé pour un départ vers la Planète rouge en juillet 2020, le rover présenté comme un frère de Curiosity en raison du design dont il hérite, sera doté de nombreux instruments dont certains lui permettront, au contraire de son prédécesseur, d’identifier des marqueurs biologiques.
Bien entendu, il n’est pas question pour les chercheurs de le déposer n’importe où sur Mars en février 2021. Le choix de son site d’investigation est crucial et doit répondre aux critères demandés par la Nasa. Il faut notamment que l’environnement ait été habitable, ensuite qu’il arbore plusieurs types de sols et de roches traduisant différents processus géologiques, avec des altérations chimiques par l’eau, que les roches aient pu enregistrer des traces chimiques ou minérales de formes de vie potentielles…, enfin que le rover soit en mesure d’accomplir toutes les tâches scientifiques que le site choisi réclame et, bien sûr, que le terrain autorise l’atterrissage du rover et qu’il ne soit pas une gène pour sa progression. L’agence spatiale se réserve le droit de modifier le choix selon comment les considérations techniques et/ou scientifiques évoluent ces prochains mois.
En 2015, après délibération, la liste des 30 sites candidats sélectionnés fut réduite à 8. À présent, à l’issue d’ateliers qui se sont déroulés entre le 8 et le 10 février, à Monrovia en Californie, il n’en reste plus que trois en lice : les collines Columbia, le cratère Jezero et Syrtis NE.
Columbia Hills photographié par le rover Spirit
Trois sites « bio-compatibles » ?
Situé dans le cratère Gusev, le site des collines Columbia, en anglais Columbia Hills, n’est pas vraiment un inconnu. En effet, en 2004, un rover est déjà passé par là : Spirit (le jumeau d’Opportunity lequel, 14 ans après son arrivée sur Mars, est toujours en activité). Une de ses grandes découvertes fut de montrer que l’endroit, dont chacun des sommets porte le nom des victimes de la navette spatiale Columbia, abritait à une autre époque des sources chaudes. Au grand étonnement des chercheurs, le robot ne trouva pas d’autres traces d’eau à l’intérieur de ce cratère de 160 km de diamètre. Néanmoins il est probable qu’un lac peu profond s’y étendait. Un environnement donc, qui aurait pu accueillir une vie microbienne.
Le site candidat NE Syrtis
Proche de Jezero, la région NE Syrtis, nord-est de Syrtis Major (une vue de MRO ici), fut le théâtre jadis d’une importante activité volcanique souterraine où, dans le sein des sources hydrothermales qui y ont éclôt, plusieurs ingrédients se sont rencontrés. Là aussi le milieu a pu accueillir des formes de vie microbiennes, lui produisant nourriture, chaleur, stabilité de plus ou moins grandes échelles de temps.
Alors, selon vous, dans quel site devrait se rendre Mars 2020 ?