Jeudi 9 février 2017, Thierry Beaudet président de la Fédération nationale de la Mutualité française était à l'invitation de Maurice Ronat, Président de Eovi Mcd mutuelle et de Pascal Haury, Président de la Mutualité française Loire - Haute Loire en visite dans la Loire.
La journée du Président Thierry Beaudet a été chargée. Elle lui a permis de constater l'accent mis à Saint-Etienne sur l'innovation et l'offre de soins dans le respect des grandes valeurs historiques de la Mutualité. C'était aussi l'occasion à la pause méridienne de faire le point avec les médias locaux sur les propositions et les attaques.
Reportage Cyril Pelissier (TL7)
Lors de la visite de la Résidence Mutualiste Bellevue, établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (3 rue Ambroise Paré à Saint Etienne), l'équipe a pu présenter le dispositif de télémédecine mis en place dans les EHPAD mutualistes pour améliorer la prise en charge des patients âgés et fragilisés et apporter une expertise aux professionnels de santé de l'établissement.Thierry Beaudet a tout d'abord visité la Clinique de Services et de Soins Mutualistes (70-72 Rue du 11 novembre à Saint Etienne) Ouverte en 2011, la Clinique de Services et de Soins Mutualistes (CSSM) s'organise autour de 4 pôles de compétence : dentaire, rééducation, radiologie, et un pôle de la femme.
En fin de matinée, Thierry Beaudet a visité la Clinique Mutualiste Chirurgicale et son Pôle de Consultations (11-13 Rue Gabriel Péri à Saint Etienne) qui propose aux patients une chirurgie de haute qualité sans aucun dépassement d'honoraires, autour de 9 pôles chirurgicaux d'excellence : chirurgie orthopédique, chirurgie digestive, viscérale et thoracique, chirurgie urologique, chirurgie vasculaire, chirurgie gynécologique, chirurgie ophtalmologique, chirurgie endocrinienne et de l'obésité, neurochirurgie. En 2015, la Clinique Mutualiste Chirurgicale s'est engagée dans un ambitieux projet d'établissement. Après le rendez-vous avec la presse, Thierry Beaudet a effectué la visite de la Résidence Mutualiste Bellevue, établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes (3 rue Ambroise Paré à Saint Etienne) et apprécier le dispositif de télémédecine mis en place dans les EHPAD mutualistes.Thierry Beaudet, Président de la Mutualité invite Fillon et Melenchon à revoir leurs copies
Face aux propositions de la campagne présidentielle et aux attaques que le Tiers secteur pouvait faire l'objet, la Fédération nationale de la Mutualité française (FNMF) a décidé de répondre coup sur coups et de lancer une plateforme en ligne Placedelasante.fr destinée à décrypter les programmes des candidats à la présidentielle .
François Fillon a fait du financement de la santé un thème clef de la campagne présidentielle, un peu malgré lui, cela vous réjouit-il ?
TB : On assiste de fait à des évolutions très importantes dans la prise en charge. Un euro sur deux des soins parmi les plus fréquents n'est déjà plus remboursé, en ville. En optique, la Sécurité sociale ne paie plus que 4% des frais. L'assurance-maladie obligatoire se recentre de fait sur l'hospitalisation et les affections de longue durée.En disant que l'assurance-maladie obligatoire doit se concentrer sur le risque grave et les affections de longue durée, il a posé une vraie question. Cela permettrait d'économiser 20 milliards d'euros, qui reviendraient à la charge des complémentaires santé et des patients. Ce serait un choc brutal. La proposition de François Fillon a le mérite de nous inviter à réfléchir à un plan d'ensemble.
De l'autre côté de l'échiquier politique, Jean-Luc Melenchon propose de tout transférer à l'assurance maladie, et d'évincer les complémentaires santé. Cela reviendrait à transférer p lus de 42 milliards d'euros de dépenses à l'assurance-maladie obligatoire. Or, comme le dit la Cour des comptes, elle reste l'homme malade de la Sécurité sociale, avec encore 4 milliards de déficit en 2016 et 120 milliards de dette sociale accumulée.
Quelles sont les vraies questions ?La demande de santé n'a jamais été aussi forte, et le progrès technologique, les médicaments onéreux, le vieillissement, vont continuer d'entraîner des dépenses nouvelles.Au lieu d'un Etat omniprésent, ayons un Etat stratège, qui fasse confiance aux acteurs, dans un cadre de régulation. Comment mieux organiser le système de santé, pour faire face comme aujourd'hui à une épidémie de grippe ? Comment modérer la dépense en remboursant les bons soins au juste prix ?
Les mutuelles ont-elles un mea culpa à faire ?Il est paradoxal que les politiques semblent découvrir notre existence et nous la reprochent. Nous occupons l'espace que droite et gauche confondues nous ont donné ces trente dernières années au fil des déremboursements et de la liberté tarifaire laissée aux professionnels, faute de moyens pour augmenter les tarifs de la Sécurité sociale. Les mutualistes n'ont pas à faire de mea culpa.Toutes complémentaires confondues, nous dépensons 6,8 milliards d'euros en frais de gestion. Mais nos organisations sont bien gérées, et à l'équilibre. Nous proposons de vrais services : tiers payant généralisé aux patients, plateformes techniques pour étudier les devis, actions de prévention. Nous avons 2.600 services de soin et d'accompagnement (cliniques, maisons de santé, ehpad...) sur le territoire. Et ne nous leurrons pas, si nous n'avons plus d'activité d'assureur, nous ne serons plus en capacité de demeurer des acteurs du sanitaire et du médico-social.Nous employons 85.000 salariés dehors pour les seules mutuelles, dont 15.000 professionnels du soin. S'il faut pour cela que nous débattions, je dis banco, regardons ensemble ce qui est faisable, y compris la possibilité pour les complémentaires de rembourser la part encore prise en charge par l'assurance-maladie obligatoire sur ces soins. Nous plaidons pour jouer un rôle encore plus important demain, en complémentarité avec la Sécurité sociale, les professions de santé, les élus locaux.
Pour aller plus loin : Thierry Beaudet ( en fin d'émission)