C’est la série des années 90! Sex and the city a bouleversé les codes de l’amour dans les séries télé. Enfin on voyait des femmes parlant librement de leurs amours et surtout de leur sexualité. La franchise du ton était à la fois coquine et érotique mais toujours très drôle.
Les ligues de vertu en ont mangé leurs langues tant le sexe et le plaisir sont devenus des personnages à part entière dans la série. Avec sex and the city les tabous sont sortis de l’ombre.
La diffusion de l’épisode 9 de la saison 1, le lièvre et la tortue, a littéralement créé l’évènement dans les sex shops. Toutes les femmes voulaient connaître les joies du plaisir solitaire avec Jack the rabbit, ce jouet coquin à la taille si gourmande qui sut transformer la prude Charlotte en accro à son sextoy. En Angleterre, en une journée, il n’y eut plus de rabbit chez Ann Summers, qui possède tout de même plus de 125 magasins dans le pays.Alors bien sûr, vous direz que la série n’est pas très réaliste…L’argent n’est pas un véritable problème pour ces femmes. Il suffit de regarder les crises shopping de ces dames pour être pantoise devant les nombreuses paires de Manolo Blahnik de Carrie. Oui, c’est vrai, leur budget fringue équivaut au mien pour dix ans… (rien à faire chez Guérisold, on ne trouve pas de Prada).
Ce détail mis à part, on a toutes une part de Carrie et ses amies en nous.
Alors y a-t-il une vie pour nos party girls favorites sur Grand écran ? C’est là où ça se complique. On peut lire un peu partout que Sarah Jessica Parker alias Carrie Bradshaw déclare que le film se veut moins léger que la série. Oups, boulette pour moi. Ce qui me plaît justement dans la série, c’est sa légèreté, sa futilité. Cette bouffée de situations sexuelles délirantes avec 4 femmes à la recherche de l’homme parfait. Si c’est pour voir les déboires réalistes de leur vie sentimentale, ça m’amuse moins. J’ai peur aussi que le ton s’assagisse. Avec le politiquement correct, on pourrait échapper aux répliques quasi cultes de Samantha Jones telles que:
Un homme trompe sa femme comme un chien se lèche les couilles : parce qu’ils le peuvent!
-Charlotte:
"Tu sais quoi ? Tu devrais inscrire ton vagin dans le guide touristique de New York. C’est le lieu le plus visité de la ville, et c’est toujours ouvert !!!
-Samantha
"ça tombe mal j’attends un car de japonais qui doivent visiter mon vagin dans 15 min!
Devant, derrière, on s’en fout, un trou c’est un trou! "
-Samantha dans une boite gay regardant les beaux danseurs :
"C’est comme une diabétique dans une pâtisserie"
-Miranda enceinte demande à Carrie :
"Tu crois pas que tout ces coups de boutoir risquent de gêner le bébé ?"
-Carrie :
"A ton avis, d’où viennent les fossettes?"
Et il y en a des tonnes comme ça. Alors il faut que je l’avoue, j’ai peur… J’ai peur que Carrie et ses gaies luronnes ne picolent plus, ne fument plus, ne baisent plus. J’ai peur que ce film ne soit plus qu’un porte-manteau pour marque ultra chic. J’ai peur que Jack the rabbitait déserté le navire, oublié sous un matelas. Les fans absolues me diront que les héroïnes ont grandi, qu’elles se sont assagies, que déjà dans la dernière saison, les personnages avaient mûri. Pourquoi? Mais pourquoi faut-il que quand une femme prend de l’âge, elle s’assagisse. Oui, la série était un exutoire pour moi. Un instant de futilité totalement assumée. Un truc débile qui m’a fait beaucoup rire… C’est tout ce que je demande à ce film que j’irai quand même voir en espérant ne pas sortir dégoûtée de la série!