LIVE REPORT - Après un pur moment de magie avec Charlie Cunningham dans une bibliothèque, arrêt au Noumatrouff, où 4 groupes se produisaient, toujours dans le cadre du festival GéNéRiQ.
Aurélie Emery a la difficile place d'occuper le début de soirée, sur la scène proche du bar. Gênés par le bruit, on se dirige à l'avant, au milieu des personnes les plus attentives, dans l'espoir de mieux entendre. Et c'est heureusement le cas. On découvre alors une très jolie voix, dont Aurélie joue au fil des morceaux, avec sa guitare, des pédales et un laptop. Son timbre et sa délicatesse me ramènent quelques années en avant, à l'époque où Sarah Slean occupait mes playlists. Mais le son est définitivement plus actuel, au fur et à mesure que s'ajoute des loops à ses compositions. On apprend en fin de set qu'elle joue également en version trio ou quintet. Peut-être la version groupe aurait-elle été capable de toucher un plus grand nombre d'oreilles ce soir...
Clara Luciani n'aura pas ce problème. Dans la grande scène, point de bar, et donc beaucoup plus d'attention. Elle commence seule à la guitare électrique et envoûte très vite l'assemblée par sa douce voix grave et profonde. Look à la Caroline de Maigret, ambiance gainsbourienne, inutile de dire que l'aura de Clara dépasse l'entendement. Lorsqu'elle est rejointe en plein milieu de chanson par ses musiciens, on reconnaît là toute l'intelligence d'un groupe qui connaît ses forces. Tous les arrangements ne font que mettre en valeur la force des compositions, la puissance des mots français susurrés ou chantés par Clara. Des chansons d'amour, des chansons sur l'amour et finalement un ensemble élégant et plein de classe qui touche droit au cœur.
Mais la soirée va crescendo avec Adam Naas. La claque est immédiate. De loin, on ne comprend pas trop ce qui nous arrive, et qui se tient en face de nous. On est tout entier dévoré par la voix, la soul, la facilité avec laquelle tout s'écoule. Nos corps ondulent sans qu'on n'y puisse rien. On sort du temps, du lieu, de nous-mêmes aussi. La musique est sensuelle, vaporeuse, et on reste béat. Voilà. On ne sait pas quoi dire d'autre. Il n'y a pas de mot pour la magie d'Adam Naas.
Après cela, impossible d'apprécier réellement la suite, assurée par Broken Back. On quittera la salle en laissant derrière nous un public qui lui, aura pris le temps de profiter pleinement du groupe breton, à qui on prédit un carton radio.
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