"Un moment surréaliste"
"Une fusillade d'insultes"
"Un méchoui de journalistes"
"De la folie pure"
"Cirque"
Voilà des choses que l'on a entendues à la suite de la folle conférence de presse de Donald Trump d'il y a 3 jours. Et ces termes venaient tous d'observateurs et de journalistes de la station Fox, station amie des Républicains et supporteurs majoritaires de Trump et ses clowns.
La conférence de presse devait annoncer le remplacement de Micheal Flynn comme conseiller à la sécurité nationale par Alexander Acosta. Tout de suite, on pouvait sentir qu'il se passerait quelque chose, Trump était seul, sans Acosta, et a évacué l'annonce en quelques secondes seulement.
Mais la conférence de presse a durée 1h15.
"Je suis ici pour informer les Étatsuniens du progrès incroyable qui a été fait en 4 semaines par mon administration. Je ne crois pas qu'un président ait un jour fait ce que nous avons fait en une si courte période de temps".
Ce que Trump a fait en 4 petites semaines, c'est prouver par mille qu'il est complètement mésadapté pour le poste. Il a aussi signé un paquet de papiers, dont les effets de la plupart ne se feront sentir que dans un bon bout de temps. Parmi ceux qui devait prendre effet tout de suite: le décret anti-musulman, refusé deux fois par le gros bon sens.
Dans ses 4 premières semaines, Obama seulement, avait stimulé l'économie de la façon la plus importante depuis la Grande Dépression, avait instauré un projet de loi sur l'équité salariale et avait ajouté des troupes en Afghanistan. Par simple comparaison, Donald n'a absolument rien fait, outre donner la chienne au monde entier.
Dans sa tête, bien entendu, tout est différent. Pendant plus d'une heure, il y a 3 jours, Trump a montré qu'il avait quitté le monde réel et ses composantes depuis un bon bout de temps. Il a passé la majeure partie de la conférence de presse à insulter les journalistes et à les traiter de menteurs. Il a cavalièrement menti à quelques reprises lui aussi en disant que ses 306 sièges étaient le plus gros score depuis Ronald Reagan. (Les deux Bush, père & fils, et Obama ont eu plus de sièges que lui dans le monde réel) .
Ailleurs dans le monde, une conférence du genre aurait attirée son lot de railleries en direct, mais Trump est un tireur fou. Aux États-Unis, les journalistes se sont comportés en gentilles brebis face au chasseur. Le gars se plaint des fuites, les mêmes dont il se régalait quand Wikileaks lui parlait d'Hillary? quel raisonnement de bottine devions-nous comprendre? Quand on lui a suggéré le chaos à la Maison-Blanche, Trump a jappé. "Chaos? c'est tout à fait le contraire! l'administration fonctionne comme une belle nouvelle machine bien huilée". Il a tellement aimé s'entendre parler de machine bien huilée qu'il l'a répété plus loin, pour rien. Pour que les pigeons retiennent cet autre mensonge. Il a aussi évoqué une fausse hausse de la criminalité.
"The level of dishonesty is out of control" a-t-il dit en parlant des journalistes. Il a raison avec sa phrase, mais personne, sauf lui ne pense aux journalistes par rapport à cette phrase.
Un journaliste a demandé "À dire autant de faussetés, ne pensez vous pas discréditer la liberté d'expression en soi?" Trump a craché : " la presse...les gens ne vous croient plus de nos jours...peut-être y suis-je pour quelque chose, je ne sais pas, mais le peuple ne vous croit plus"
Du point de vue du fan pur et dur de Trump, c'est probablement vrai. Quand Trump a quitté sa tribune, ses proches, Limbaugh, Bannon, Conway, fameux trio douteux. semblaient ravis.
À Trumpland, cette conférence de presse était une grande victoire.
Des points sur des i
Partout ailleurs c'était un large point d'interrogation.
Et un constat.
Cet homme est un mésadapté social et inepte pour sa fonction.
Et un danger constant pour la vérité.
Robert Harward, avant Acosta, a d'abord refusé le poste que lui offrait Trump pour remplacer Flynn. En disant que le chaos de la Maison-Blanche lui rappelait un sandwich de marde duquel il tenait à se tenir éloigné.
On devrait tous se tenir éloigné de cette odeur putréfactoire qui se dégage de la Maison-Blanche.