Je ne pense qu'il y ait une personne de ma génération, celle qui a ouvert le yeux de jeune dans les années 60, qui ne connaisse pas Tayeb SADDIKI.
Nous avons tous eu l'occasion de voir une de ses pièces, soit sur une scène pour les plus chanceux, soit à la télévision pour la majorité d'entre nous.
Des titres comme AL HARRAZ ou AL MAJDOUB sont ancrés dans la mémoire collective marocaine, comme MAQAMAT BADIE AZZANAME AL HAMADANI.
Beaucoup d'entre nous fredonnent encore les airs chantés dans telle ou telle pièce, ou se souviennent des costumes extravagants portés par tel ou tel personnage.
Nous connaissons tous le visage, tellement expressif, avec ce regard noir accentué d'un trait de khol qui ne dérangeant personne, entre une tignasse savamment ébouriffée et une barbe élégament entretenue.
Tayeb SADDIKI fait parti du Maroc des quarante dernières années du siècle passé, au même titre que Hassan II dont il a été un laudateur patenté par l'entremise de fresques historiques généralissimes à la gloire de lma dysntie alaouite.
Nous soupçonnions que Tayeb SADDIKI n'était pas un homme tout à fait comme les autres.
Le livre que lui consacre Ahmed MASSAIA lève justement une partie du voile sur la vraie personnalité de Tayeb SADDIKI.
Dans " TAYEB SADDIKI - le bon, la brute et le théâtre - Portrait", paru en novembre 2016 chez une nouvelle maison installée à Tanger VIRGULE-EDITIONS, l'ancien directeur de l'ISADAC brosse un portrait sans conssession du monstre sacré que fut SADDIKI.
Personnage hors norme, il fut aussi une personne hors norme qui a fini par se confondre avec son oeuvre, qui est immense, unique et inégalée à ce jour.
Tayeb SADDIKI était aimé et craint, jalousé et admiré, recherché et rejeté, aussi bien par ses pairs que par la critique et le simple public. Mais il ne laissait et ne pouvait laisser personne indifférent.
Le livre de Ahmed MASSAIA manque-t-il d'une certaine rigueur dans la présentation de la démarche intellectuelle de SADDIKI? Surement, mais si l'on accepte que l'objectif de l'auteur était de dresser le portrait de l'homme, je crois que l'on lire cet ouvrage, avec beaucoup d'intérêt et de curiosité : mais il reconnaître que, fin de compte, en Tayeb SADDIKKI, l'homme et le théâtre étaient en totale et perpétuelle osmose.