Retourner à la mer, recueil de nouvelles de Raphaël Haroche, Gallimard, février 2017, 166 pages, 17€50.
Un petit air des Contes de la folie ordinaire de Bukowski. Raphaël Haroche, l’auteur de « Caravane », « Je sais que la terre est plate », « Et dans 150 ans, « Chanson pour Patrick Dewaere » vient d’écrire son premier recueil de nouvelles. Des bacs des disquaires, il se retrouve sur les tables des librairies. Avec élégance et tout en subtilité, il nous raconte la vie des gens. Des gens cassés, une population en marge. Des dialogues authentiques, où les fioritures n’existent pas, où la vérité circule, où le langage claque.
Raphaël Haroche met en lumière les invisibles, ces gens qu’on ne voit pas. Il nous transmet les émotions de ses personnages, nous fait entrer dans un univers en quelques pages. Il maîtrise l’art de la nouvelle, et ce n’est pas donné à tout le monde. Le plaisir d’en lire est toujours au rendez-vous, les éditeurs en publient trop peu. Il faut que sur la couverture un nom tel que Raphaël Haroche les défendent ces nouvelles, sinon on estime que ça ne va pas se vendre, on n’y croit pas. Et pourtant, tous ces gens qui me disent aimer en lire… Ils existent, vont bel et bien en librairie. Mais n’en trouvent pas, ou si peu.
En tout cas, Gallimard a pris ce risque avec Retourner à la mer, et c’est réussi. Raphaël Haroche est un écrivain. Il le prouve aujourd’hui. J’attends avec impatience ces prochains livres.