Sans moi

Publié le 17 février 2017 par Morduedetheatre @_MDT_

Critique d’Ensemble, de Fabio Marra, vu le 16 février 2017 au Théâtre du Petit Montparnasse
Avec Catherine Arditi, Sonia Palau, Floriane Vincent et Fabio Marra, dans une mise en scène de Fabio Marra

Autant prévenir tout de suite : voilà un article qui n’est pas Charlie. Comme je n’ai pas envie de m’attarder sur ce spectacle, voilà également un article qui sera court. Je suis allée voir Ensemble convaincue par la critique – que je devrais peut-être arrêter de lire ! Certes, il y a Catherine Arditi, qui est une grande artiste. Malheureusement, à côté, il y a également le texte de Fabio Marra… Un peu trop mélo-dramatico-plein-de-bon-sentimento pour moi.

On se retrouve dans la vie de Miquélé, sa mère Isabella, et sa soeur Sandra. Sandra a quitté l’appartement familiale depuis 10 ans et revient un beau matin pour annoncer à sa mère qu’elle va se marier. Elle voudrait que sa mère assiste à son mariage, mais pas son frère, handicapé. D’après Sandra, la place de Miquélé est dans un centre spécialisé. Mais sa mère ne veut rien entendre, Miquélé restera prêt d’elle, et tout est très bien comme ça.

Vraiment, je vous assure, j’étais prête. Mouchoirs, prêts. Canal lacrymal, prêt. Lobe frontal, prêt. J’attends. J’attends. J’ai attendu 1h30. Non, en vrai j’exagère, il y a des moments où on a les poils qui se dressent : quand Catherine Arditi reçoit le sac à main offert par son fils (avec de l’argent volé, soit dit en passant), il y a quelque chose dans son regard qui passe. De même, lorsqu’à la fin de la pièce elle annonce son pardon à sa fille, quelque chose passe. Mais le reste du temps, on est toujours sur le fil, constamment au bord de l’ennui, sans jamais y plonger vraiment – c’est presque pire encore.

Le gros problème de ce spectacle réside dans son texte : c’est très verbeux et il se répète continument. C’est même un exploit que Catherine Arditi arrive à en faire quelque chose. Fabio Marra compose certes un très bon handicapé, mais son texte est d’une ineptie sans nom : je ne comprends pas où il veut en venir. Alors certes, après que Sandra a répété 15 fois que sa mère ne l’aimait pas et qu’elle était très malheureuse, je me dis que peut-être que j’ai un coeur de pierre, mais elle le dit avec si peu d’âme, sans jamais poser sa voix, sans aucun silence, aucun implicite, que rien ne m’atteint. Cerise sur le gâteau : mais enfin Sandra, c’est grâce à ton frère que tu es là ! Il t’a sauvée la vie.

… Je veux bien être sensible à l’histoire du sac à main, mais là, c’est trop pour moi.