★★★★☆
États-Unis – 2016 – 2h26
Réalisateur: Gore Verbinski
Scénario: Justin Haythe
D’après: une histoire de Justin Haythe et Gore Verbinski
Avec: Dane DeHaan, Jason Isaacs et Mia Goth
Mickdeca ★★★★☆
La voix d’une jeune femme s’élève, en un « la la » lancinant et désespéré, au-dessus des buildings de New-York. Cette entrée en matière n’est pas sans rappeler l’ouverture de l’excellent
Rosemary’s Baby de Roman Polanski. Mais cette fois ce n’est plus le chant d’une femme qui va rencontrer le diable mais d’un homme qui va rencontrer le Mal. Dès les premières minutes du film, une mort survient. Le ton est donné se sera sombre, emplit de mystère et dérangeant. Par la mort d’un courtier
Verbinski et Justin Haythe montrent le décès de notre société capitaliste. Et pour fuir cette déchéance et la pression des faillites bancaires quoi de mieux que partir en Suisse dans un sanatorium d’où personne ne revient. Ainsi Lockhart joué par
Dane Dehaan, homme ambitieux, intelligent et antipathique décide de partir en Suisse pour ramener à New York un chef d’entreprise. Malheureusement pour Lockhart comme lui dit toute la population vieillissante de la cure: « Personne ne part d’ici ». Ce lieu empreint de
la Montagne magique de Thomas Mann, dont on aperçoit un exemplaire dans le long métrage, est le décor parfait pour l’horreur à venir.
Dans un jeu de piste de 2h20,
A cure for Wellness nous balade dans un monde humide et parfois poisseux pour gravir le trouillomètre. Entre réalité et hallucination le film distille ainsi peu à peu les mystères tout en rendant un savoureux hommage au cinéma d’horreur. Mais cet hommage n’est jamais dans le plagiat car
Verbinski soigne la mythologie et la mise en scène pour rendre le tout magnifiquement efficace. Et quelle réalisation ! On aime voir des plans-séquence de couloirs sans queue ni tête comme ceux parcouru par le petit Danny dans
Shining, ou encore des scènes de torture qui nous font tourner l’œil et voir que la spectatrice à côté de vous ne regarde pas non plus devant elle. C’est ça le cinéma d’horreur et c’est ça que je veux voir. Je m’en fiche du scénario qui contient quelques incohérences, c’est le non-scénario que je veux. Celui caché dans chaque séquence, dans chaque image, dans chaque note de musique stridente. Celui montré sans nous expliquer le pourquoi du comment. Du mystère pour du mystère. Je veux avoir le cœur qui bat, l’envie de me réfugier au plus profond d’une grotte. Je ne veux pas voir la lumière du soleil tant que le film n’est pas fini, je veux des flammes, je veux du sang et surtout je veux de l’horreur. Et toute cette insatiabilité a été en partie nourrie par
A Cure for Wellness, un film d’horreur, un vrai.
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