pour pouvoir se permettre d’être rien
le rêve est une volonté élémentaire
il ne suffit pas de regarder les nuages
dans le cerveau du voisin
oui le ciel est un cahier ligné
par tous les yeux qui s’y sont lancés
la terre est un oeil qui nous porte
à l’enfermer sous nos paupières
l’ego est lent quand le coeur
est clair comme un verre de ciel
l’âme est une campanule dans la cloche du corps
la volonté de bonheur me déprime par son égoïsme
la décence consiste à quitter les perchoirs
pour voler sans ailes et sans remords
le ciel descend
pour que je marche sur les nuages
heureux de ne pas être le soleil
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José Acquelin (né à Montréal, Québec en 1956) – Là où finit la terre ( Les Herbes rouges, 1999)