Et voilà, fallait bien que cela m'arrive, j'ai écopé de deux démissions la semaine dernière dans mon équipe. Cela faisait longtemps que ce ne m'était pas arrivé, du moins dans mon équipe directe. Et là, soudainement, je m'en prends deux dans la figure.
Patatras. Mon organisation actuelle doit changer, je ne l'avais pas vraiment anticipé.
Attention, je ne suis ni triste ni désespérée, les démissions font partie de la vie d'une entreprise et ne pas en avoir n'est pas sain. Je préfère d'ailleurs ça que d'avoir à signer des licenciements. Dans un sens, je le prends même comme un compliment. Je sais, vous allez penser que je suis dingue mais réfléchissons bien. Une personne qui démissionne, par les temps qui courent, et ce dans n'importe quel pays, c'est une personne qui a trouvé mieux ailleurs.
Et pourquoi a-t-elle trouvé mieux? Parce que vous l'avez bien formée pardi! Ben ouais.
Il s'avère juste que dans les deux cas qui nous intéressent, les personnes partent pour deux motifs principaux (en dehors des conditions salariales qui, de toutes les façons, ne sont jamais satisfaisantes, on veut toujours plus, c'est humain ...). L'un est la volonté de faire un travail avec moins de pression tout en se rapprochant de sa famille et l'autre le souhait de travailler dans un domaine qui fait plus sens, comme une ONG par exemple.
C'est surtout cela qui m'a frappée. Clairement, mon secteur d'activité n'est pas le plus sexy du monde (loin de là même) mais il est l'un des plus grands créateurs d'emplois et nous participons pleinement aux plus importants projets de recherche et développement du monde. Je ne tente pas de vous en faire l'article, je le pense vraiment. Et en cela, mon boulot fait sens et le secteur d'activité dans lequel je suis, aussi. Alors oui, la contrepartie est de faire des profits, pour rester compétitifs et garder la confiance des actionnaires. Et cela passe par une certaine maîtrise des coûts. On ne vit pas à crédits, c'est clair. Mais j'ai remarqué que les nouvelles générations voulaient de plus en plus aller vers le social, comme si cela était gage de pérennité et de valeur, comme si faire gagner de l'argent était sale.
On est en droit de se poser des questions, d'avoir des doutes sur ce que l'on fait, sur l'utilité de son action. Est-ce que notre travail s'inscrit dans une démarche d'économie responsable?
Avec tout ce qu'il se passe en ce moment dans le monde au niveau politique, on est en droit de se poser des questions, d'avoir des doutes sur ce que l'on fait, sur l'utilité de son action. En quoi apporte-t-on notre pierre à la construction de l'édifice du monde de demain? Est-ce que notre travail s'inscrit dans une démarche d'économie responsable? Bien sûr qu'avoir cette réponse est important. Mais nous ne sommes pas dans un monde de bisounours où tout est blanc ou noir, les gentils d'un côté et les " nasty people " d'un autre. La frontière se situe toujours entre les deux. L'idéalisme de certains me laisse souvent perplexe ... Ne vaut-il pas mieux construire quelque chose de concret, tangible, quitte à faire des erreurs en chemin (que j'appellerai positivement des expériences) que de se lancer dans des projets idéalistes/irréalistes? Il faut certainement des deux, l'équilibre venant de cet complémentarité.
Il n'empêche que ces deux démissions me font voir les choses autrement. Je dois changer ma façon de faire, de " manager ", être encore plus attentive aux signaux d'alerte. Ou bien faire comme certains, dire toujours oui à tout, être lâche face à l'adversité, mettre la tête dans le sable et faire l'autruche, en attendant que l'orage passe. Mais non, ce n'est pas moi, je ne sais pas faire semblant. C'est donc le premier point que je dois retenir.
Sur mon " journal des petits bonheurs du jour ", j'ai écrit ce jour-là : " Matinée fort mal commencée mais actions prises. D'une nouvelle déstabilisante, nous avons, en équipe, réussi à la transformer en énergie positive et constructive. J'ai encore appris de nouvelles choses sur eux, sur moi. Je ne peux qu'être reconnaissante d'avoir vécue cette expérience. "
Bon, je vous laisse parce que, malgré tout, c'est encore un peu compliqué de gérer cela, surtout à distance... Allez, hop, au boulot!
Sur ce, excellente soirée!
P.S. pour la petite histoire, sachez que le départ de l'une a créé un énorme appel d'air qui s'est avéré fort positif permettant une nouvelle organisation bien plus optimisée et la promotion de plusieurs autres personnes.(***)
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