L'équipe de l'Inserm s'est concentrée sur les enzymes protéases, qui interviennent dans la digestion des protéines. Une activité anormalement élevée de ces enzymes ayant déjà été caractérisée chez les patients atteints. Grâce à une nouvelle technique de visualisation de l'activité enzymatique, la "zymographie", l'équipe toulousaine montre que ces protéases sont en fait produites dans et par les cellules de l'épithélium, autrement dit de la muqueuse intestinale. La perméabilité de la muqueuse intestinale des personnes souffrant du syndrome du côlon irritable a déjà été mise en cause. L'intervention des nombreux , intrinsèques et extrinsèques, dans les sensations douloureuses également. L'équipe a donc analysé les protéases dans des biopsies de muqueuse de patients ou de témoins exempts du syndrome ainsi que dans des modèles animaux (souris et rats). Elle identifie finalement la protéase en cause : la trypsine-3.
-elle joue le rôle d'un neurotransmetteur et excite les neurones intrinsèques et extrinsèques en se liant à un récepteur précis, le PAR-2 (protease-activated-receptor-2). C'est ainsi qu'elle peut rendre des animaux sains hypersensibles au ballonnement.
-Elle augmente la perméabilité épithéliale.
L'étude ouvre ainsi 2 grandes voies : -Identifier des molécules capables d'inhiber l'action de la trypsine-3 et donc de soulager les patients, -savoir si cette enzyme intervient dans d'autres pathologies liées à un dysfonctionnement épithélial, comme par exemple les maladies inflammatoires chroniques de l'intestin (MICI).15 février 2017 Vers un soulagement pour le syndrome de l'intestin irritable et Gut 2017 doi:10.1136/gutjnl-2016-312094 (Visuel IBS@N. Vergnolle) Epithelial expression and function of trypsin-3 in irritable bowel syndrome