Titre : Comédie Sentimentale Pornographique
Scénariste : Jimmy Beaulieu
Dessinateur : Jimmy Beaulieu
Parution : Janvier 2011
En farfouillant dans une librairie, je suis tombé sur le roman graphique « Comédie sentimentale pornographique » de Jimmy Baulieu. Outre son appartenance à la collection Shampooing (dirigée par Lewis Trondheim) et son titre original, j’ai été immédiatement séduit par le graphisme fait d’aquarelles. Il ne m’en fallait pas plus pour en faire l’acquisition sur un coup de tête, ce qui ne m’arrive que rarement. Et je n’ai pas été déçu par cet achat…
Petites histoires d’amour et de cul.
Julien Baulieu étant canadien, « Comédie sentimentale pornographique » se déroule en Amérique du Nord, dans des contrées bien fraîches… Elle fait intervenir tout un tas de protagonistes de jeunes gens branchés. On retrouve tout ce qui fait la bande-dessinée moderne de l’époque : on parle ici de personnes et de leurs petites histoires d’amour et de cul. Sauf qu’ici l’ajout du « pornographique » après le « comédie sentimentale » ajoute un peu de piment au tout.
D’autres histoires se greffent et s’entremêlent comme celles des lesbiennes folles de la boulangère ou de cet écrivain qui se complait dans l’amour impossible pour être plus créatif… Amours libres, homosexualité, on a affaire ici à des gens libérés. Mieux vaut ne pas être puritain pour apprécier cet ouvrage…
Niveau graphisme, Julien Baulieu tient sans problème la distance. Ce sont avant tout les corps qui sont représentés. C’est par son dessin que l’auteur transmet cette sensualité que l’on ressent à tout moment (cheveux dans le vent, corps abandonnés…). Le trait est relâché et spontané, soutenu le plus souvent par l’aquarelle, elle aussi très libérée. L’œuvre démarre par plusieurs pages montrant uniquement Corrine rentrant chez elle, prenant son courrier, ouvrant sa porte, enlevant ses chaussures… Certains passages sont même colorisés avec une technique différente (apparemment au feutre…) et donnent une singularité à l’œuvre.
Très difficile de juger réellement cet œuvre. Un peu singulière et pourtant si classique dans son modernisme (une autofiction sur des trentenaires paumés…), elle n’en est pas moins fascinante. Terriblement érotique, sa lecture ne laissera pas indifférent. Je pourrais citer plein de petits défauts et de détails qui m’ont gênés, et pourtant je ne peux nier combien j’ai été conquis par cette œuvre, sans trop savoir pourquoi finalement. Une révélation.