Maker Studios, le studio de production et réseau multichaîne acquis par Disney en 2014, a rompu son partenariat avec la mégastar de YouTube, PewDiePie.
Pour avoir poussé les limites de ce qui est acceptable aux yeux de Maker et Disney en demandant à deux hommes de tenir une banderole sur laquelle était affiché le message «Death to All Jews», Felix Kjellberg, alias PewDiePie, perd aujourd’hui l’important soutien de l’entreprise, comme le rapporte le Wall Street Journal.
«Bien que Felix se soit attiré ses abonnés en étant provocateur et irrévérencieux, il est clairement allé trop loin dans ce cas et la vidéo qui en découle était inappropriée.»
«Bien que Felix se soit attiré ses abonnés en étant provocateur et irrévérencieux, il est clairement allé trop loin dans ce cas et la vidéo qui en découle était inappropriée», a déclaré une porte-parole de Maker Studios.
De son côté, YouTube a décliné de commenter l’affaire en question. L’entreprise a mentionné que sa politique concernant ce type de contenu est toutefois plutôt souple : «Si le contenu est destiné à être provocateur ou satirique, il peut rester en ligne. Si l’intention du créateur de contenu est d’inciter à la violence ou à la haine, il sera supprimé.»
Dans le cas de la controversée vidéo, publiée le 11 janvier dernier (qui a depuis été retirée), PewDiePie s’est amusé à commander des faveurs sur le site Fiverr, une boutique où des internautes offrent d’accomplir des tâches diverses en échange de rémunérations dont le prix de départ est de 5$.
La vidéo a été tournée en deux temps, et les tâches demandées par PewDiePie étaient variées. Malgré que plusieurs de ses demandes aient été rejetées (une femme a notamment refusé de produire un graphique avec des pénis), la commande passée au compte Funny Guys sur Fiverr a été remplie : les deux hommes ont ignoré la nature provocatrice du message, et ont tourné – tel que promis – une vidéo d’eux tenant la fameuse banderole en riant aux éclats (le rire faisant partie de la formule proposée).
Capture d’écran de la vidéo en question.
On pouvait voir la stupéfaction dans le visage de PewDiePie, qui ne s’attendait vraisemblablement pas à ce que son message soit conservé comme tel. «Je ne croyais honnêtement pas qu’ils allaient le faire», a-t-il rétorqué, avant de se confondre en excuses.
Bien des médias ont par la suite repris la nouvelle en accusant le célèbre YouTuber d’antisémitisme. Fiverr a également réagi en fermant d’abord les comptes de Funny Guys et d’autres utilisateurs ayant honoré les commandes de PewDiePie. L’entreprise est depuis revenue sur sa décision après que Funny Guys aient partagé une vidéo sur YouTube implorant le pardon de l’entreprise, en insistant sur le fait qu’ils n’avaient pas la moindre idée de la signification du message.
«Je crois qu’il est important de dire quelque chose et je tiens à le préciser : je ne soutiens aucun type d’attitude haineuse», a écrit Kjellberg sur Tumblr suite à la controverse. «Je fais des vidéos pour mon auditoire. Je perçois le contenu que je crée comme du divertissement, et non pas du matériel politique sérieux. Je sais que mon auditoire comprend cela et c’est pourquoi ils viennent sur ma chaîne. Bien que ce n’était pas mon intention, je comprends que ces plaisanteries étaient assurément offensantes.»
«Aussi ridicule que de croire que je pourrais réellement endosser ces personnes, à quiconque n’est pas certain de mon point de vue concernant les groupes haineux : Non, je ne soutiens pas ces personnes d’aucune façon.»
Reste à voir maintenant ce qu’il adviendra de Revelmode, le sous-réseau fondé en janvier 2016 par Kjellberg et Maker pour faire la gestion des chaînes de PewDiePie et de ses amis. Tout porte à croire que cette filiale pourrait devenir indépendante, conservant ainsi la gestion des activités lucratives de PewDiePie (et de ses 53 millions d’abonnés).