Pour cette étude chez l'animal, les chercheurs de la Freie Universität Berlin ont ajouté de la nicotine à l'eau potable des souris enceintes pour atteindre des taux de nicotine dans le sang comparables à ceux rencontrés chez de " gros " fumeurs. La descendance des souris a ainsi été exposée à la nicotine avant la naissance, puis par l'allaitement maternel jusqu'à l'âge de 3 semaines (l'équivalent de 6 ans chez l'Enfant). Les scientifiques ont ensuite analysé le cerveau de la descendance en évaluant les capacités de signalisation de leurs neurones vs celles d'un groupe témoin non exposé à la nicotine. L'analyse montre que,
-chez des souris exposées à la nicotine, les neurones qui réceptionnent les signaux de la cochlée sont bien moins efficaces à les transmettre aux autres neurones auditifs du tronc cérébral.
-De plus, ces signaux sont transmis avec moins de précision, donc avec un codage anormal des motifs sonores.
Les chercheurs suggèrent ici une cause sous-jacente de difficultés de traitement auditif chez les enfants de mères fumeuses. L'auteur principal, le Dr Ursula Koch, n'écarte pas d'autres effets néfastes possibles : " Déficits auditifs, troubles de l'apprentissage et du langage : Nous ne savons pas si d'autres parties du système auditif ne sont pas également touchées par l'exposition à la nicotine. En tous cas, si les mères fument pendant la grossesse et leurs enfants montrent des difficultés d'apprentissage à l'école, ces enfants doivent être détectés pour d'éventuels déficits de traitement auditif " .
12 February 2017 DOI: 10.1113/JP274059 Perinatal nicotine exposure impairs the maturation of glutamatergic inputs in the auditory brainstem