Frédéric et Julien Maffre – Stern, La Cité des Sauvages (Tome 2)

Par Yvantilleuil

Avec l’excellent « Undertaker » de Xavier Dorison et Ralph Meyer et cet album des frères Maffre (Julien au dessin et Frédéric au scénario), les croque-morts semblent de nouveau de sortie en librairie. C’est donc de nouveau la fête au western, même si cette saga se sert surtout du décorum et des codes du genre pour livrer quelque chose de plus atypique.

Le lecteur retrouve donc ce héros pas comme les autres, qui n’a rien du cowboy classique. À l’inverse du fossoyeur de Xavier Dorison, celui-ci s’intéresse en effet à la littérature et ne porte pas de six-coups. Tous les bédéphiles qui habitent dans un bled perdu compatiront d’ailleurs avec Elijah Stern, car ce dernier n’a plus rien à lire et son fournisseur attitré doit déclarer forfait. Il se voit donc dans l’obligation d’aller s’approvisionner à Kansas City, mais c’est à contrecœur qu’il s’y rend car il y sera confronté à d’anciens démons. Ses appréhensions semblent vite justifiées car, une fois sur place, la librairie ferme devant son nez, puis il croise une ancienne connaissance qui ne lui veut pas forcément du bien… avant de tomber sur son ex-femme !

À l’instar du premier volet, qui dévoilait déjà un pan du passé de Stern, ce nouveau one-shot lève encore un peu plus le voile en nous montrant son passé de boxeur, ainsi que son ex-femme… dont il n’est d’ailleurs pas encore divorcé. Le lecteur fait donc de nombreuses rencontres, toutes plus loufoques les unes que les autres, allant d’un vieux peintre à un vendeur de boudin noir. Frédéric Maffre s’amuse donc beaucoup en livrant plusieurs portraits très décalés, proposant du coup un tome beaucoup plus déjanté que le précèdent. Cela part donc dans tous les sens, de bagarres de saloon à l’explosion de bâtons de dynamite, pour une histoire totalement folle au rythme assez effréné. Si cela s’avère assez drôle, il faut par contre bien avouer qu’au niveau de l’intrigue, ce deuxième volet est par contre un peu (trop) léger.

Visuellement, le dessin de Julien Maffre est toujours aussi réussi. Il retranscrit non seulement parfaitement l’ambiance far-west de cette bourgade américaine, mais propose surtout des personnages légèrement caricaturaux particulièrement expressifs.

De l’excellent divertissement !