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Même avec déjà plus de dix ans d'éxistence et six albums au compteur, trouver une vraie faille dans le parcours d'Incubus reste encore mission presque impossible, car même si "A Crow Left Of The Murder" n'a pas était bien reçu à sa sortie, je connaît plus d'un groupe qui aimeraient sortir un album de cette trempe (cela dit moi je le trouve excellent ce skeud). Toujours est-il que ce n'est pas avec Light Grenades qu'on va commencer à tirer à boulets rouges sur la bandes de Brandon Boyd. Parce que même si effectivement ce nouvel opus n'atteint pas la perfection de "Morning View", il contient tout de même une belle tripotée de chansons énergiques, groovy et mélodiques, qui vous font taper du pied et dodeliner de la tête sans vous en apercevoir ("A Kiss To Send Us Off", "Anna Molly", "Light Grenades"). Et c'est là toute la force d'Incubus. Car, sans faire de bruit, le groupe s'est petit à petit imposé comme l'une des formations incontournables du paysage rock américain au même titre que System Of A Down ou les Deftones.
Certes la proportion de ballades par album s'accroît toujours un peu plus depuis quelques années (celui-ci ne faisant pas exception à la règle), mais qu'importe, après tout: Incubus maîtrise tout autant son sujet quant il s'agit de composer des chansons plus calmes et mélancoliques ("Dig", "Love Hurts", "Paper Shoes").
De plus, chaque musicien excelle dans son domaine, en particulier Brandon qui passe aujourd'hui d'un registre de voix à un autre avec une maîtrise incroyable.
Cela dit, il ne faut pas non plus s'attendre à une succession de tubes radios: Light Grenades n'est pas aussi faciles d'accès que ses illustres prédécesseurs. On sent que les musiciens se sont fait plaisir, en expérimentant de nouveaux instruments et en allant parfois même jusqu'à renouer avec le style qui les avait révélés à l'époque de S.C.I.E.N.C.E. ("Pendulous Threads").
Allez, encore un ou deux disques comme ça, et Incubus sera bientôt élevé au même rang que les Red Hot Chili Peppers et Pearl Jam.