L'imperfection semble encore nécessaire. Pour mille et une raisons. Pour la mère comme pour la femme.
- Parce qu'on a envie d'être réaliste. D'être vraie. Pas une pâlotte imitation d'un modèle (
- Parce que le discours entourant «la mère parfaite» et la «femme parfaite» est teinté et qu'on a besoin d'avoir la version honnête qui dit l'heure juste au lieu de tout embellir, façon photos Pinterestiennes, comptes Instagram léchés et mouvements de bien-être possibles pour personnes qui ont 42 heures dans leur journée (au choix selon!).
- Dans LaPresse, on apprend que la femme imparfaite est (et on est bien d'accord!)
... faite forte (elle trouve des solutions nouvelles parfois bien loin des chemins dictés dans les livres pour faire face aux coups durs!)
... affranchie (le regard des autres: tant pis! )
... assumée (elle a fini de s'expliquer/se justifier/s'excuser pour ce qu'elle est/son succès/ses échecs/ses questionnements/son choix de couleur de cheveux/son besoin d'aller travailler quand son bébé a 6 mois/son envie de rester à la maison/ses décisions/etc)
... authentique (elle n'est pas multiple personnalité: elle n'a pas le temps de se créer une image parfaite pour son compte Instagram. Elle est toujours la même et ne tient pas de discours fake.)
... sans tabou (elle prend la parole et dit ce qui se passe pour vrai, pas pour faire pitié. Juste pour le dire, s'en défaire et passer à autre chose!)
Des raisons, il y en a plein. Parce qu'être «imparfait», c'est souvent simplement être soi et s'accepter. Arrêter de s'enfarger dans les fleurs du tapis et assumer qui on est.
En créant le blogue, il y a 8 ans, on a ajouté un «Z» bien important pour nous. À cette époque (hahaha! On parle comme si ça fait 150 ans, mais en temps «web», c'est presque l'équivalent! Pour vous dire, Facebook n'était même pas populaire et Instagram n'existait même pas!!), le mot «imperfection» n'était pas synonyme d'authenticité. On le rattachait à «négligence», «indignité immonde», «déchéance», etc. D'où l'importance d'accoler un (Z) à ce mot qui faisait peur. Qui voulait se dire «imparfaite»?
Et puis, on l'a mis parce qu'on voulait faire un pied-de-nez, en quelque sorte. On n'est pas parfaite, on n'est pas imparfaite, on est... juste normale! Depuis tout ce temps, c'est ce qu'on essaie de dire et répéter. Jamais on s'est sentie inférieure ou incapable. Notre discours n'a jamais été de louanger nos difficultés et s'y complaire dedans. Nous, on avait du fun avec nos enfants. On aimait (et aime encore!) être mère. On faisait les choses à notre manière, on sentait qu'on sortait du moule, on se foutait un peu de ne pas suivre toutes les règles de la supposée-maternité-parfaite, on avait du plaisir et c'était ça l'important. Ça et le fait que nos enfants étaient bien. On voulait se débarrasser du carcan, de la maternité obligé, retrouver notre gros bon sens. On l'a retrouvé le gros bon sens. Et de plus en plus, on sent que la maternité n'étouffe plus autant les mères... mais pas tant que ça quand on voit le clash que vivent les nouvelles mères (notamment dans le documentaire, mais aussi tout autour!). Le courant de la maternité facile dont tous les pépins se règlent en suivant 3 étapes faciles est encore fort. On entretient une image dorée de tout. En fait, être imparfait, c'est accepter la vie. La vraie vie. Parce que s'il y a quelque chose qui ne suit aucune règle et qui se fout de toutes les prédictions, c'est bien ça!
Alors, on est curieuses. L'imperfection est encore nécessaire? Qu'est-ce qu'être imparfaite? Pourquoi aimez-vous (ou détestez-vous) le discours sur les femmes/mères imparfaites?