Chaque mois, vous découvrez sur Efflorescence Culturelle nos coups de cœur du moment. En janvier, nous nous sommes associés à Indéflagration pour dresser cette belle liste de sorties de disques. Bonne écoute !
Asgeir
La révélation islandaise de l'année 2014 est de retour ! Asgeir a en effet sorti quasiment dans la surprise générale un nouveau morceau, avant l'album Afterglow prévu pour le printemps. Sur Unbound, on retrouve cette voix douce et vaporeuse que l'on avait tant appréciée sur King and Cross. Sur une instrumentation bien plus électro qu'à l'accoutumée - l'Islandais aurait-il cédé aux sirènes du trendy ? -, des ruptures mélodiques se dessinent avec une régularité irrégulière, d'abord perturbantes puis rapidement enivrantes. Le difficile à décrire Unbound ne se manque en tout cas sous aucun prétexte. Vivement l'album.
Jim the Poltergeist
Jérémy Casanova, leader du groupe Jim The Poltergeist est un jeune parisien producteur de musique électronique. En novembre, il sortait son extended play The King Of Shame, plutôt très bien calibré, laissant entrevoir ses deux amourettes pour l'électro pop et la cold wave. Entre les deux, il ne sait que choisir : le choix est donné au public. Il y a, à vrai dire, une grande part laissée à la liberté d'interprétation dans ces quatre titres qui nous happent littéralement. Entre Dancing in The Dark un clip tourné dans un aquarium et Too Much Today, appliqué aux résonances pop-anglophones. L'EP est né un jour de la rencontre sur Internet entre Jérémy et le londonien Arrows Down. La toute puissance de la musique 2.0.
Thomas Dybdhal
Pourquoi s'arrêter si tôt dans notre escapade vers le grand nord de l'Europe ? Thomas Dybdhal, dont le morceau But We Did avait connu un succès certain il y a trois ans, est également de retour avec un nouvel album à paraître le 24 février. En attendant, le premier single 3 Mile Harbor est l'occasion de retrouver la voix de velours du Norvégien, sur un déroulé mélodique peut-être plus classique que ce à quoi le musicien nous avait habitués. À noter cependant le bridge entre 2:30 et 3:00 qui apporte un relief très intéressant au morceau. Il sort de 3 Mile Harbor une mélodie entêtante (dans le bon sens) et un come-back réussi. Encore moins de 1500 vues : un authentique scandale.
Maggie Rogers
Devenue en 2016 la petite protégée de Pharell Wiliams, à 22 ans la jeune Maggie Rogers nourrit l'exaltation de tous les médias qui ont croisé le chemin de sa musique. Avec un premier morceau Alaska qui a ému aux larmes Pharell, l'américaine rempilait l'année dernière avec Dog Years. En début d'année, elle nous a gratifié d'un On + Off ultra-dansant. C'est sa troisième collaboration avec Zia Anger qui auparavant bossé sur les clips d'Angel Olsen et Water Liars. Down tempo et modernisme sont au rendez-vous de ce titre à paraître plus tard sur un premier album prévu pour le 17 février chez Capitol.
Mac DeMarco
Cela fait quelques années déjà que le trublion canadien Mac DeMarco écume les scènes du monde entier avec sa pop-folk unique et indéfinissable. Avec la révélation du morceau This Old Dog - mis en lumière par Pitchfork -, c'est un album entier que l'on se met à attendre avec une certaine impatience. Mais puisqu'il faut d'abord se contenter du train-train single-single-single-album , focalisons nous sur l'os en question. This Old Dog ne parle pas de chien. Wouaf, dommage. La relation amoureuse en est plutôt son thème. Avec des paroles volontairement ambiguës, le d'habitude débonnaire Mac DeMarco se montre plus sérieux qu'à l'accoutumée. C'est les affres du fil(m) de la relation amoureuse qu'il évoque : ses longueurs, l'écoulement du temps, l'acharnement, la fidélité... Que vous décidiez d'en profiter pour le texte ou pour la musique folk à la fois bien orchestrée et mélodique à souhait, chacun y trouvera son compte.
Gepsiz
S'il vous arrive régulièrement de prendre une guitare ou un synthé dans votre chambre pour enchaîner quelques accords, alors vous faites inconsciemment partie de cette catégorie d'artistes qui fait de la bedroom music. Comme tant d'autres, c'est le cas de Simon Dougé (alias Gepsiz), un dijonnais de 19 ans qui commence sa carrière en solitaire avec deux de ses atouts : sa voix et sa guitare. Depuis la publication de son premier morceau très amateur A Path of School mis en ligne en 2014 sur sa chaîne Soundcloud, il vogue successivement d'un registre à l'autre. Pop puis psyché délirante. Le lo-fi, dernier étape du voyage n'arrivera qu'en fin de route. Enfin, en janvier, il sortait un deuxième EP Waves, Daisies and Troubled Dreams au beau potentiel rappelant le registre ici et là des Tame Impala.
Arcade Fire
Le groupe canadien le plus célèbre de la planète a décidé de réagir à l'élection de Donald Trump avec I Give You Power , un tout nouveau morceau produit par et invitant Mavis Staples. Sur des rythmiques basses et des percussions inquiétantes et lancinantes, le motto " I Gave You Power " retentit en boucle avec intensité, jusqu'à être répété sur chaque contre-temps à partir de 2:30 à la manière d'un gospel magnétique. On retrouve dans ce morceau de nombreux ingrédients qui font l'identité incomparable du groupe du couple désormais inconique Win Butler-Régine Chassagne. Comme quand ce synthé, entré à 1:53, se décline surtout rapidement à 2:04 en nous rappelant les meilleurs morceaux de Funeral . Un morceau qui marque la résurrection de Arcade Fire après le génial Reflektor , dont on avait peur qu'il ne constitue leur dernier chef d'oeuvre.
La Féline
Le 27 janvier, c'était la journée féline. Bestiale et délicate, sensuelle et mystique, son interprète a fait son adieu à l'enfance, titre éponyme de son dernier album. Cette année, elle embrasse un autre projet avec Triomphe, son nouvel album. Agnès, la rédactrice en chef de ses textes est allée à la rencontre de l'inspiration au Performing Arts Forum, à Saint-Erme, près de Reims et à 130 kilomètres de Paris. Vieille bâtisse et ancien couvent, l'endroit est devenu la maison des poètes et des écrivains : une résidence où les artistes choisissent de séjourner jusqu'à 12 mois. Un lieu marqué par les cultes et la culture, un lieu qui a rendu à son album une nouvelle aura. La Féline sera en concert le 16 mars à la Maroquinerie, Paris. Amoureux de poésie et de la langue française, laissez-vous aller en divaguant devant sa musique.
François & The Atlas Mountains
Bizarre, bizarre. Génial ou tordu ? Brillant ou imbécile ? Difficile de se faire un avis tranché après la première écoute du nouveau morceau de François & The Atlas Mountains. Assez éloigné de Piano Ombre (2014), et notamment de sa plus jolie pièce La Fille Aux Cheveux de Soie , Le Grand Dérèglement laisse augurer un opus plus électronique, avec une place plus importante laissée aux riffs qu'aux paroles. Mais après tout, on a été tellement surpris par ce morceau que l'album à venir pourrait tout aussi bien être à l'inverse exact de nos attentes. Dans tous les cas, on met nos écouteurs à couper que ce sera très bon. A paraître dans le prochain album Solide Mirage, disponible à partir du 3 mars chez Domino.
London Grammar
Les fans du trio anglais London Grammar n'attendent plus que ça : l'été, c'est pour bientôt. Et avec le changement de saison, la période des festivals qui l'accompagne. Car en juillet le groupe sera de passage à Garorock et à la première édition du festival parisien Lollapalooza. L'occasion de se mettre à jour sur les derniers sons du groupe. Le soir du réveillon du premier de l'an, on avait eu droit à un avant-goût du titre surprise Rooting For You, toujours inconditionnellement calme mais avec quelques envolées vocales proches de ce que produit Laurence Welch de Florence and the Machine. Rebelote le 1er février avec la publication, sur YouTube, du clip Big Picture. Depuis près d'un an, le groupe n'avait plus rien sorti depuis leur premier album If You Wait en 2013, et leur retour a comblé bien des attentes.